Ce stage, a été le rendez vous avec une prise de conscience profonde et personnelle.
L’ennéagramme nous aide à repérer la base de notre personnalité, un peu comme un éclairage sur le noyau autour duquel s’édifie notre rapport aux autres.
Alors que je peinais à trouver ma base, je me suis complètement reconnue dans le témoignage d’une femme de base 2. S’en est suivie comme une déception, comme si je percevais dans ce profil la part fragile : un grand besoin d’aimer, et dans l’ombre la peur de n’être pas aimée.
Pourquoi l’accueil de cette part altruiste devenait soudain difficile ? Je ne le savais pas. Puis au cours de nos partages, une émotion forte est venue m’éclairer, en lien avec le souvenir de ma venue au monde. Prématurée, séparée de ma mère à ma naissance, privée de ce contact charnel, de cette relation primordiale, pour être mise en couveuse… au chaud, seule à l’hôpital. Ma mère absente, mon père venant apporter son lait chaque jour. Que s’est-il passé là ? L’absence, la séparation, l’épreuve douloureuse, et 50 années plus tard, dans mon cœur, l’écho de ces 3 semaines de désert en couveuse : Il y a quelqu’un qui m’aime ? A l’église, j’ai regardé l’enfant Jésus dans les bras de la Vierge Marie, et j’ai senti monter en moi un torrent de larmes : « comme j’aurais aimé à ma naissance être comme l’enfant Jésus, portée par ma mère ! »
Ma naissance, mon histoire, et la marque profonde d’un grand besoin de consolation… Difficile constat de réalité de voir que mon parcours de vie a été fortement déterminé par un événement traumatique, au fondement de ma personnalité. J’ai traversé ce temps de la reconnaissance de ma blessure avec son poids, son sens. Deux jours, le corps lourd, sans énergie, je me suis laissée faire sans chercher à échapper à ce que je ressentais : une sensation de tristesse, comme un temps de deuil. Je regardais avec un œil nouveau mon penchant naturel à être toujours portée par le souci de l’autre : faire plaisir, aider, aimer, être aimé…
Portée par un désir de liberté, entourée par le groupe, portée par la prière de la Communauté, par Valérie et François, j’ai traversé l’ombre de ce pesant souvenir pour entrer dans la lumière de la joie de vivre ! Hier, le chagrin, le besoin de consolation, aujourd’hui la conscience qu’une force m’a été donnée, force d’amour, force de vie. J’ai senti qu’il fallait que je choisisse de quitter mes vieux habits si je voulais revêtir des habits neufs. Le vin nouveau, c’était précisément cela que j’étais venu rechercher : ma joie de vivre. Ce qui m’était proposé? C’était d’oser choisir ce nouveau pour moi. J’ai dit oui. Et j’ai senti l’énergie remonter, comme une force de vie qui me poussait à prendre en main mon propre changement. « A vin nouveau outre neuve » !
Du fond du cœur – et oui, en base 2 c’est là que ça se passe ! – merci Valérie, merci François pour votre joie communicative et votre attention bienveillante ! Oui il est bon de prendre soin de soi… Cela ne s’est pas tout à fait passé comme je l’avais prévu… mais j’ai fini par comprendre que ce que j’avais perçu comme une faiblesse, pouvait devenir ma force… Je le savais, maintenant je le sens. Merci à vous pour votre vitalité contagieuse. Et bonne route avec l’ennéagramme !