LE CAMÉLÉON, LA PRISE ELECTRIQUE ET LE GÉNÉRATEUR
par Yannick, de base 9
Le caméléon est empathique, c’est bien connu. Il l’est tellement, qu’il se fond dans son environnement, jusqu’au point d’adopter les codes les couleurs de ses interlocuteurs.
De là à lui trouver des talents de médiateur, il n’y a qu’un pas, à condition de ne pas le brusquer dans sa lenteur! Car il aime, avant tout, musarder dans la compréhension des positions des uns ET des autres, laisser libre court à sa curiosité dans toutes les situations, même parfois les plus improbables!
Ne croyez pas toutefois que le caméléon se comporte comme une girouette sans tête: certes il est prêt à se laisser entraîner sur beaucoup de chemins, à respirer de nombreux parfums, mais il ne peut endosser pour autant toutes les couleurs! Le rouge sang et le noir ne sont pas dans l’éventail de ses possibilités, et à chaque fois qu’il fonce trop dans ses couleurs, il se met gravement en danger. « Caméléon foncé, caméléon carbonisé » dit même un dicton caméléon.
Mais je voudrais pour finir, vous parler d’un aspect plus méconnu du caméléon. Moins perceptible que sa capacité à changer de couleur, il s’agit de la nécessité absolue, pour se mouvoir, s’enthousiasmer, pour survivre tout simplement, de pouvoir se brancher sur une énergie forte, à intervalles réguliers. Car le caméléon n’est pas auto-énergisant! C’est un bon transmetteur d’énergie, voire un bon amplificateur, mais il faut impérativement qu’il puisse se recharger à une centrale qui envoie des watts: c’est pourquoi aussi, génétiquement, tous les caméléons possèdent une petite prise électrique, discrètement cachée et rétractile au bout de leur appendice caudal.
Récemment certains individus plus sophistiqués, ont cru bon de s’équiper de panneaux photo voltaïques, générateurs, batteries et onduleurs. Force est de constater qu’ils sont restés à l’état de prototypes. Trop lourds, ils perdaient de leur agilité et de leur grâce dans les branchages.
Ne doutons pas que la miniaturisation high tech apportera un jour des solutions à ces contingences. Mais que gagnerions-nous à échanger nos caméléons, certes un peu lents, contre des marsupilamis survoltés ?