UNE BOUGIE
par Perrine
de base 7
Y siège une flamme, légère, vibrante et éphémère, la flamme réchauffe et dissipe les ténèbres.
Un léger souffle peut m’éteindre, je me garde donc bien de me trouver en milieu hostile.
Ma soif de vivre me consume petit à petit et si je n’accepte parfois de vivre dans l’obscurité, je me consume rapidement tout entière.
Quand ma flamme est éteinte, je suis plongée dans un désarroi profond et douloureux. Alors pour pallier cette peine, je décide de me placer en un lieu sûr et de me nourrir suffisamment pour que ma flamme grandisse et rayonne toujours plus.
Puis soudain, me voir fondre si vite me confronte à mon destin.
Ainsi donc je me questionne: à quelle fin suis-je destinée? Etre une éphémère bougie de dîner qui crépite vivement, se consume entièrement en quelques instants de plaisirs, illuminant les visages rieurs et les yeux gourmands?
Prenant conscience de ma légèreté, le désespoir m’envahit; j’aimerais durer plus longtemps…
Cette prise de conscience me peine, mon rythme ralentit, ma flamme devient petite. Balayant lentement l’horizon, j’aperçois au loin un cierge d’autel qui se consume doucement, éclairant un mystère infini et des visages sereins et rayonnants.
Ce cierge-là, n’est-il pas soumis régulièrement aux ténèbres? Mais comme sa fonction est noble! Il est vivant! Et sa flamme tempérée lui allonge les années!
Je m’apaise enfin, les ténèbres ont un sens.
Je m’approche de l’autel et m’éteins sereinement dans la confiance totale de rayonner bientôt d’un feu nouveau.