« L’ennéagramme, même s’il est un outil humain, donc spirituellement neutre, peut être un apport appréciable pour le chrétien. Là encore, selon sa double face : comme talent (lumière), il dit souvent quelque chose de la mission, du charisme de la personne ; comme défense (ombre), il révèle souvent quelque chose du combat spirituel fondamental et du péché capital de la personne. »
PASCAL IDE, prêtre de l’Emmanuel, docteur en philosophie, métaphysique et théologie
L’ennéagramme (du grec εννεαγραμμα, image à 9 points) est un outil de connaissance de soi qui étudie différents types de personnalité, comme c’est le cas depuis les Pères du désert. Formalisé dans les années 60-70 sur la côte Ouest des Etats-Unis, il met en lumière les caractéristiques de la personne à travers neuf profils, en fonction non pas des comportements (comme c’est le cas de la PNL ou de la caractérologie), mais des motivations.
Chaque type se caractérise par une orientation fondamentale, positive. Mais en réaction à une blessure originelle, chaque personne développe une peur afférente, qu’il cherche à éviter. Il reproduit alors un mécanisme de défense, dans lequel il peut s’enfermer, et développe un excès de passion propre – émotionnel – et une fixation – mentale – renouvelés inconsciemment et différents selon les types. Quand la personne arrive à se libérer de ce piège par la conscience, elle développe particulièrement (mais non exclusivement) la vertu de son type et permet de faire servir au monde son talent de manière plus libre.
Loin d’être une boîte emprisonnant les personnes dans des types, l’ennéagramme a pour but de libérer des mécanismes qui nous enferment dans des comportements automatiques et répétitifs, et de mieux comprendre l’autre qui est… différent.
Ses applications sont nombreuses: vie de couple et de famille, vie professionnelle et communautaire, elle est un outil de discernement et de communication au service de plus de liberté intérieure.
Il est essentiel de noter deux points :
- On ne peut déterminer son type de l’ennéagramme sans une introspection sérieuse, favorisée par la participation à un stage collectif, afin de connaître d’autres profils que le sien.
- On ne peut jamais connaître assurément le type d’une personne si elle ne l’a pas elle-même validé et il est dangereux et irrespectueux de s’aventurer à un typage sauvage.
Une anthropologie sérieuse et une déontologie éprouvée sont donc nécessaires pour en faire l’expérience, afin de garantir le respect et la bienveillance mutuelles qui permettent de lui faire porter ses fruits.