DE L’EUTRAPELIE
La notion d’eutrapélie prend sa source chez Aristote pour définir les conditions de la bonne plaisanterie. En grec, ce terme signifie littéralement la bonne tournure, c’est-à-dire la capacité de tourner de façon heureuse des paroles ou des actes pour le bien de l’esprit, ou encore l’enjouement.
Pour saint Thomas d’Aquin, l’eutrapélie désigne la vertu qui consiste à savoir s’accorder une légitime détente.
L’eutrapélie est une vertu, c’est-à-dire une capacité à bien agir qui demande de s’y exercer pour devenir une habitude, une seconde nature.
Comme toute vertu, elle est un juste milieu, ici entre la paresse et l’hyper-activité ou l’agitation permanentes, et consiste donc à savoir accorder à l’esprit la légitime détente qui lui permet de ne pas se briser sous la tension accumulée*.
Comme la corde de l’arc risquerait de casser ou de ne plus être assez tendue pour atteindre sa cible si elle l’est de façon continue, il est nécessaire de détendre l’esprit, pour les mêmes raisons.
Le but du docteur Vittoz est le contrôle cérébral, c’est-à-dire la capacité de passer librement de l’emissivité à la réceptivité et inversement.
Pour cela, nous connaissons déjà la nécessité de:
- Prendre des vacances au moins une fois par an,
- Organiser des sorties au moins une fois par mois,
- Prendre un jour de repos au moins une fois par semaine,
- Trouver un temps de détente une fois par jour.
Le docteur Vittoz y ajoute un acte conscient (c’est-à-dire senti) une fois toutes les heures.
Le cerveau ne pouvant en même temps être réceptif et emissif: quand je sens, je ne pense pas et mon cerveau se repose. Il peut donc atteindre plus sûrement sa cible.
« C’est à la justesse de la sensation que l’on reconnaît que l’idée est juste. » écrit-il
*d’Après Denis Moreau, Comment peut-on être catholique? Seuil