De la connexion entre les vertus

Dans nos stages, nous avons à cœur de relier la connaissance de soi à une éthique aristotélicienne des vertus afin que chacun puisse repartir avec un chemin d’évolution propre.

L’ennéagramme en effet permet de découvrir sa passion dominante, cultiver sa vertu propre, et ainsi concourir à l’épanouissement de toutes les vertus du diagramme : une bonne nouvelle s’il en est, déjà évoquée par les Pères du désert en leur temps.

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Jean Cassien mentionne dans ses Conférences (V, 13) que l’ordre dans lequel les passions se présentent et s’engendrent est variable selon les personnes :
« Les huit passions principales font ensemble la guerre au genre humain, mais leurs attaques ne se présentent pas de la même manière chez tous indistinctement. […] Ici c’est l’esprit de luxure qui a le premier rang, là domine la colère. La cénodoxie revendique le sceptre chez celui-ci ; chez celui-là l’orgueil détient la souveraineté. Et bien que chacun de nous ait à subir les assauts de tous, ce n’est pas de la même manière ni selon le même ordre que nous en sommes travaillés. »

sttheophanAprès lui, et à l’instar de Thomas d’Aquin, Théophane le Reclus, dans ses Lettres de direction spirituelle (Editions Syrtes, p. 143-144), parle de cultiver une vertu propre qui entraînerait toutes les autres.

« Il y a en chacun une passion principale autour de laquelle s’enlacent toutes les autres. C’est celle-là qu’il faut vous efforcer avant tout de dénicher. […]

L’ayant détectée, classez les autres par rapport à elle : laquelle est plus près, laquelle est plus loin. Et comprenez comment est structuré votre cœur : c’est une précieuse acquisition! Car, lorsque à la suite de cela vous entreprendrez de vous laver des passions et des mauvais penchants, vous verrez mieux dans quelle direction porter vos efforts : vers votre passion principale.

Lorsque vous l’aurez vaincue, toutes les autres se disperseront d’elles-mêmes. Comme à la guerre : quand le gros des forces de l’ennemi est enfoncé, il ne reste plus qu’à poursuivre le reste des troupes et  à l’abattre. Les actes, c’est facile à corriger. Tu n’as qu’à ne pas faire le mal, et tout est là. Mais transformer le cœur et le corriger n’est pas l’affaire d’un instant, un combat est nécessaire.

Et dans ce combat, quand on ne sait pas où porter les coups, l’on peut s’épuiser, se démener pour rien – et n’arriver à rien. Donc, ajustez vos efforts! »

 

Une réflexion sur « De la connexion entre les vertus »

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