CONNAISSANCE DE SOI ET VIE INTERIEURE
Thérèse d’Avila
Le Château intérieur
Dans ses « Demeures », la grande Thérèse nous enseigne que pour accéder à la septième et dernière demeure intérieure, fine pointe de l’âme et temple du Saint-Esprit, il faut passer par les six autres, dont les deux premières sont celles de la connaissance de soi, peuplées de chausse-trappes et d’animaux étranges…
« Revenons donc à notre château aux nombreuses demeures. Vous […] devez […] fixer votre regard au centre ; là se situe la salle, le palais, où réside le roi ; considérez le palmiste : avant qu’on atteigne sa partie comestible, plusieurs écorces entourent tout ce qu’il contient de savoureux.
Ici, de même, de nombreuses salles sont autour de celle-là, et également au-dessus. Les choses de l’âme doivent toujours se considérer dans la plénitude, l’ampleur et la grandeur, on ne le dira jamais assez, elle est capable de beaucoup plus que ce que nous sommes capables de considérer, et le soleil qui est dans ce palais se communique à toutes ses parties. Il est très important que toute âme qui s’adonne à l’oraison, peu ou prou, ne soit ni traquée, ni opprimée. […]
Oh ! s’il s’agit de la connaissance de soi ! Car elle est si nécessaire, (cherchez à me comprendre), même pour celles d’entre vous que le Seigneur a introduites dans la demeure où il se trouve Lui-même, que jamais, malgré votre élévation, vous ne pouvez mieux faire, et vous ne le pourriez pas, même si vous le vouliez ; car l‘humilité travaille toujours à la façon dont l’abeille fait le miel dans la ruche, sinon tout est perdu ; mais considérons que l’abeille ne manque pas de sortir pour rapporter des fleurs ; ainsi fait l’âme, par la connaissance de soi ; […] Cherchez à mieux progresser dans l’humilité ; et, ce me semble, jamais nous n’arriverons à nous connaître si nous ne cherchons pas à connaître Dieu […]. »