Archives de catégorie : Emotions

Raison et sentiments

RAISON ET SENTIMENTS
par Anne

Je voulais vous remercier pour votre accompagnement si professionnel et si bienveillant.

Connaissez-vous Cœurs libres, sur l’éducation des sentiments d’Alexandre Dianine-Havard?
C’est ma dernière lecture.
En voici un extrait:

« L’Occident a souvent accusé l’Orient de sentimentalisme et l’Orient a souvent reproché à l’Occident son rationalisme et son volontarisme. Il est évident cependant que chacune de ces approches est faussée si elle ne tient pas compte d’un fait élémentaire: le coeur, l’intelligence et la volonté ne peuvent fonctionner qu’ensemble. On ne peut pratiquer le bien qu’avec un cœur pur, une intelligence éclairée et une volonté forte. »

C’est un livre que j’ai trouvé très beau, très éclairant. Un livre qui appelle à ouvrir son cœur, à méditer et qui est un petit clin d’œil involontaire à l’ennéagramme. Je voulais vous faire partager cette découverte !

L’arc en ciel des émotions

 

 

L’ARC EN CIEL DES EMOTIONS
par Marie, de base 8
et Etienne, de base 6

 

 

 

C’est une fillette qui se prenait pour une guerrière, et qui luttait, seule, sur son cheval fougueux Colère, au milieu de l’hostilité d’un paysage aride.

Mais tout à coup, ô joie, après de rudes chevauchées inutiles, elle aperçoit le pont des émotions, sa planche de salut, qu’elle commence à emprunter avec bonheur. Ce pont arc-en-ciel , il lui a semblé tout d’abord tellement volatile et aérien, qu’elle n’osait s’en servir, de peur de tomber dans le précipice. Mais sa chaude palette de couleurs l’a finalement séduite et rassurée, et ce n’est désormais plus un ennemi à combattre, mais un outil bienveillant qui va l’emmener vers les riantes et prometteuses rives de la sérénité, lumineuses et verdoyantes.

Au milieu des flots déchaînés de la mer Peur, surmontés d’un bel arc-en-ciel apaisant, un jeune matelot souriant tient fermement le gouvernail du bateau Émotions. Après de nombreux essais infructueux et douloureux, il est enfin heureux, car il commence à considérer les éléments en furie non plus comme de potentiels ennemis à fuir, mais comme des compagnons de route avec lesquels il est possible de composer pour atteindre paisiblement le rivage. La devise du garçonnet pourrait être : «  Dieu ne nous a pas promis une traversée facile, mais une arrivée à bon port ». Alors, haut les cœurs et duc in altum !!!

 

Le garçonnet et la fillette se retrouvent avec bonheur dans le symbole de l’arc-en-ciel, leur aile 7 commune: à l’aide de ses chatoyantes couleurs, ils ont ainsi deux ailes pour construire ensemble de beaux projets dans l’humour et la fantaisie.

de la peur

Le cri d’Edward Munch

LA PEUR
Pourquoi, comment

La peur est une des quatre émotions principales avec la colère, la tristesse et la joie.

Si nous prenions l’image d’une boussole, le Nord serait la joie. Les trois autres interviendraient à l’occasion d’un événement, comme une information à écouter et une énergie pour agir, afin de retrouver le Nord.

La peur prévient d’un danger, c’est UNE INFORMATION. Si nous n’avions pas peur, nous n’anticiperions pas et ne pourrions nous garder du danger; si les enfants n’avaient pas peur des voitures, ils se feraient écraser. La peur appelle la prudence.

La peur est UNE ENERGIE qui nous permet d’activer plusieurs mécanismes de défenses:

  • L’attaque
  • La fuite
  • Quand ni l’une ni l’autre ne sont possibles, une troisième entre en jeu: la sidération. Elle permet de moins souffrir ou de prendre le temps de latence nécessaire à la transformation de l’événement par la réflexion.

Chez la gazelle, la fuite face au guépard est la seule solution, jusqu’à ce que son cœur ne puisse plus suivre. La sidération prend alors le relais, toutes ses fonctions vitales fonctionnant a minima, elle tombe, comme morte. Au pire, elle souffrira moins en étant dévorée, au mieux:

La peur, comme toutes les émotions, est donc bonne en soi, tout comme les mécanismes de défenses qu’elle suscite.

LES PROBLÈMES qu’ils peuvent poser sont de:

            • prendre trop de place, voire toute la place, et d’empêcher ainsi d’accéder aux fonctions supérieures du cerveau qui permettent de proportionner la réaction à l’événement;
            • se déplacer: une peur non consciente peut se transformer en mauvaise humeur ou en colère décalée;
            • projeter un danger imaginaire, la plupart du temps par le biais d’associations à des peurs anciennes.

          D’après Daniel Goleman dans L’intelligence émotionnelle, seulement 8% des peurs reposent sur une base concrète, le reste est imaginaire.

        • « J’ai souffert de beaucoup de choses dans ma vie, disait avec humour Mark Twain, peu sont arrivées ».

       

    • Pour en savoir plus sur ce qui se passe neurologiquement en cas de réaction disproportionnée:

 

COMMENT DONC CONSIDÉRER LA PEUR POUR CE QU’ELLE EST
de manière proportionnée au danger et en faire une alliée?

LA MÉTHODE VITTOZ propose très simplement de l’accueillir corporellement:

      • Faire stop, trouver un endroit silencieux où l’on peut rester seul
      • Fermer les yeux
      • Sentir les manifestations de son corps: gorge serrée, ventre noué, transpiration, accélération du pouls etc.
      • Demeurer avec elles quelques instants, au besoin en plaçant la main sur la partie concernée
      • Suivre leurs évolutions, leurs déplacements, leurs transformations pendant une ou deux minutes,
      • …jusqu’à apaisement.

L’objectif n’est pas d’oublier la peur, la nier ou la tromper, mais:

      • d’apaiser le trop-plein et revenir au réel par le corps,
      • accueillir l’information pour ce qu’elle est,
      • pour retrouver un usage de sa raison proportionné à l’événement,
      • et utiliser l’énergie qu’elle a suscité pour une action juste et libre

« Quand une sensation est juste, la pensée est juste », écrit le docteur Vittoz

 

La colère de la base 9

LA COLÈRE DE LA BASE 9

Extrait du film Nos femmes de Richard Berry, 2015

En 9, la colère est le moteur. Curieux au regard de la présence pacifiante de cette base, la plus Peace and Love de l’ennéagramme. Comment comprendre cette ambivalence?

En 9, l’urgence est la paix et tout sera préféré à une possibilité de disharmonie: conciliation, écoute, compréhension de l’autre,  jusqu’à l’oubli de soi.

Face aux multiples frottements relationnels de la vie, une colère sourde, bien souvent inconsciente, est donc accumulée sans être visitée. Colère face aux incompréhensions mutuelles, aux égoïsmes; colère aussi de ne pas être pris en considération alors qu’il fait tout pour disparaître. Elle est anesthésiée, comme endormie, notamment pour ne pas prendre le risque de pulvériser le protagoniste; la puissance corporelle du 9 étant en effet proportionnelle à son flegme apparent. Pour cela, la personne de base 9 a une arme redoutable: la procrastination qui sert d’airbag à ce volcan intérieurSi je passe mes journées à des activités périphériques (préoccupations secondaires, nourriture, tabac, réseaux sociaux…), j’ai toutes les chances de ne pas contacter cette lave en fusion intérieure qui me fait si peur à moi-même.

Mais le corps a ses limites et il arrive au moins une fois dans la vie d’une personne de base 9, qu’à l’occasion d’une broutille, la cocotte minute explose de manière disproportionnée et décalée. Réel soulagement physique, elle est source d’incompréhension pour l’entourage et de culpabilisation d’avoir été l’occasion d’un conflit. Ce qu’elle fuit à tout prix, la personne de base 9 peut le provoquer.

La voie d’évolution sera bien sûr de contacter régulièrement cette colère corporellement pour y puiser la force d’oser se positionner, au risque d’un désaccord, afin de développer ce qu’il a à apporter au monde par sa vertu propre: l’action juste.

Cet extrait du film de Richard Berry, Nos femmes, sorti en 2015, pourrait être une belle illustration de cette colère décalée de la part de Daniel Auteuil. Après 35 ans d’amitié joyeuse, assidue et sans nuage, à l’occasion d’un drame, les digues de la tension intérieure de Paul cèdent sans crier gare face à Max, possiblement de base 5 : jubilatoire !

En avant la vie !

DSC05876EN AVANT LA VIE !
Par Anne
de base 1

Ce furent deux jours qui passèrent à une vitesse incroyable et avec une prise de conscience formidable.

Cette découverte de ma base, je l’ai reçue comme un cadeau que j’apprécie d’heure en heure.

Et cette découverte m’a donné des ailes. Je savais que j’avais beaucoup de force en moi, mais souvent contenue. Et alors là quelle libération, je vais oser changer et montrer ma colère, mon agacement par des mots car je sais que j’en ai la force.

Une délivrance ! En avant la vie !

Libéré !

OPineau 2010_2018-09-23_17-33-03LIBÉRÉ !
par Olivier
de base 9

Soulagement…

Le stage de formation à l’ennéagramme fût un réel soulagement par rapport à un complexe que j’ai depuis de nombreuses années. Responsable de différentes personnes, j’entendais toujours le même refrain: « tu n’es pas assez ferme ! », « tu es trop gentil »… Tiraillé au fond de moi, je me sentais tout seul.

Avec l’ennéagramme, j’ai compris que mon besoin  inconscient est d’être en harmonie avec chacun. Cette recherche d’harmonie s’est renforcée avec ma foi en Jésus-Christ car il nous demande d’être unis dans sa paix. Je pensais que toute personne de bonne volonté avait aussi cet objectif. Et bien non…Tout le monde ne recherche pas en priorité l’harmonie !

Maintenant je suis soulagé, je peux continuer à être moi-même: ma façon d’être m’est personnelle, et liée à ma nature.

Libération…

Après quelques semaines, je me suis vite rendu compte que ce soulagement n’était pas suffisant. Mon environnement, lui, n’avait pas changé. Je retombais dans les mêmes processus de tensions incompréhensibles. Comme St Paul le dit aux Romains 7, 19, « je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas ».

Après la lecture du livre ABC de l’ennéagramme, j’ai réalisé que nos points de vue sur le réel sont différents et que nos excès de passion peuvent entrer en collision. Puisque nous avons des motivations inconscientes différentes, les conflits deviennent inévitables, surtout si l’on reste figé dans son point de vue. Dans ces conflits, l’harmonie en place se brise. Je suis alors perturbé par beaucoup d’émotions aversives. Elles peuvent alors m’entraîner dans une spirale de ressentiments et de réactions que je ne souhaite pas.

Avec l’ennéagramme, je comprends que je dois accepter cette perte d’harmonie, qui est normale. J’apprends à accueillir les émotions désagréables, les remarques, les insatisfactions de mes proches. J’essaie de rester lucide, et d’avoir un sentiment bienveillant :
– Je ne me sens plus coupable de cette perte d’harmonie.
– Mon proche a sa motivation, sa problématique et son histoire propres. Ses émotions et sa manière de les vivre sont du ressort de sa responsabilité. Je n’en suis pas responsable.
– Je me permets de mieux exprimer les choses, les faits.

Avec le temps, je constate que les conflits deviennent moins fréquents. L’ennéagramme me permet de vivre plus libre, de ne plus être esclave de mes émotions.

Merci à Valérie et à François !
Je rends grâce au Seigneur pour les avoir rencontrés.

des émotions comme langage

haddock-colereDES ÉMOTIONS COMME LANGAGE

Souvent nous considérons nos émotions, surtout quand elles sont aversives comme la colère, la tristesse ou la peur, comme des écarts à dominer, des faiblesses à contenir, des travers à corriger. S’il est évident que leurs excès peuvent être néfastes, elles ont pourtant toutes quelque chose à nous dire sur notre état intérieur. Et si nous ne les écoutons pas, non seulement elles risquent de redoubler leurs manifestations mais encore nous manquerons d’éléments essentiels à un acte libre.

Chacun, nous les connaissons toutes plus ou moins, mais certaines bases de l’ennéagramme en privilégient une en creux ou en plein, c’est-à-dire en y cédant ou en évitant de s’y confronter alors qu’elle les habite. En cas de stress, elles en sont envahies de manière quasi automatique et parfois inconsciente. La colère pour les bases 1, 8 et 9; la tristesse pour les bases 2, 3 et 4 et la peur pour les bases 5, 6 et 7.

Qu’en faire ? Ce n’est peut-être pas la bonne question. Il n’y a rien à faire avec une émotion : ni la gérer, ni la combattre, juste l’accueillir. Sentir où et comment elle se manifeste dans le corps, éventuellement la nommer, en prendre conscience, oser la traverser. Et avec un peu d’entrainement vous verrez, le message étant passé, l’énergie qu’elle mobilise est disponible pour du nouveau…

Avec pour tous, la boussole de la joie. Petite explication :

Vous avez dit réactivité ?

imagesVOUS AVEZ DIT REACTIVITE ?
La modélisation du cerveau dans la main de Daniel Siegel

Le neuro-psychiatre Daniel Siegel a modélisé le cerveau dans la main afin de rendre accessible ce qu’il se passe au niveau cérébral en cas de stress ou d’émotion aversive forte: colère, tristesse, peur.

La vidéo ci-dessous en montre le processus.

Disons que notre avant-bras représente notre colonne cérébrale.

Le pouce rabattu sur la paume de la main serait le tronc cérébral ou cerveau moyen, c’est-à-dire le système lymbique qui assure notre survie (processus automatiques vitaux) et régule toutes les fonctions automatiques (respiration, digestion). Il est aussi le siège des émotions et des réactions en cas de stress (attaque, fuite ou immobilisation) et de leur mémorisation.

Enfin, si nous rabattons nos doigts sur notre pouce, nous pouvons représenter notre front, lieu du cerveau supérieur, cortex et cortex pré-frontal (représenté par les ongles). Il est le siège des fonctions supérieures du cerveau: raisonnement, pensée, capacité d’association (5 sens/souvenir), logique, empathie, capacité d’interrelation, flexibilité, capacité à trouver des solutions, capacité d’anticipation, de comprendre l’impact de nos actes… et permet une réponse adaptée à la situation. Ainsi il permet la régulation des émotions, la moralité, le choix et la prise de décision.

imagesLorsque nous vivons une vive émotion, comme la colère ou le stress : nos doigts se désolidarisent de notre pouce, nous sommes déconnectés de notre cortex pré-frontal et en prise directe avec notre cerveau limbique (nos émotions, le souvenir de notre vécu émotionnel) et notre cerveau reptilien qui assure notre comportement de survie (attaque, fuite ou sidération).

Physiologiquement, nous sommes dans l’incapacité à être logique, à prendre des décisions… C’est le c’est plus fort que moi si souvent vécu de manière culpabilisante, le bien que je veux, le mal que je fais paulinien et autres automatismes avec lesquels nous ne savons que faire… Les patients du Docteur Vittoz lui disaient : « Tout ce que vous me dites […] je le veux sincèrement, mais je ne puis le faire ; montrez-moi comment je puis y arriver ! »

L’ennéagramme montre le pourquoi, l’origine historique de la réactivité qui active la mémoire pour un plus jamais ça; et la simple conscience peut aider à la tenir à distance.

Et au service de cette prise de conscience, la méthode Vittoz donne des moyens pour ne plus être esclaves de nos automatismes produits par nos associations cérébrales et arrêter le processus de défense du système neuronal sympathique qui prépare le corps à la défense par la fuite, l’attaque ou la sidération, de manière animale: dilatation des bronches, accélération de l’activité cardiaque et respiratoire, dilatation des pupilles, augmentation de la sécrétion de sueur et de la tension artérielle, via notamment l’adrénaline.

Il s’agit tout simplement, par la respiration (seule fonction vitale sur laquelle nous avons une action possible) ou une sensation (qui permet de couper avec l’emissivité cérébrale associative), d’accélérer l’intervention du système neuronal parasympathique qui ramène le calme dans l’organisme. Ainsi, nous pouvons retrouver une attitude posée et neutre face à l’événement sans réaction instinctive, un usage de la raison qui ne soit plus pollué par notre passé et nos souffrances: « Quand ma réceptivité est claire, ma pensée est claire », dit le docteur Vittoz.

Faire stop pour être libre, car comme le dit le neuropsychiatre autrichien Vicktor Emil Frankl: « Entre un stimulus et une réponse, il y a un espace. Et dans cet espace, il y a notre pouvoir de choisir nos réponses. Notre liberté et notre croissance se logent dans ces réponses. »

 

Métaphore de l’émotion

Created with Nokia Smart Cam

Created with Nokia Smart Cam

QUAND L’ÉMOTION FRAPPE A TA PORTE
Métaphore de l’émotion
par France
au retour du Module 4 de l’Ennéagramme sur les émotions

L’as-tu déjà vraiment rencontrée l’étrange dame qui vit à la porte de chez toi ? Et qui entre quelquefois ? Tu sais bien celle dont je veux parler, celle dont tu as tendance à te protéger, celle que peu finalement, accueillent en pure simplicité. Il est vrai qu’elle est déconcertante, inconvenante, sous ses multiples visages, ses mille et une manières et ses plus surprenantes apparences.

Tu le sais déjà, mais je te le redis une fois. Elle n’a pas d’heure. Elle se présente chez toi à l’improviste, de jour, de nuit, matin ou soir, par tous les temps et en tout lieu. Habillée de tendresse ou trempée de larmes, revêtue de beauté ou froquée d’habits sales, fulminante ou caressante, paisible ou tonitruante, elle est feu, elle est flamme, elle est vague, elle est vent, étincelle ou bien volcan. Elle est source ou océan, jaillissante ou déferlante, elle est lac, elle est pluie, elle est vigueur pour bâtir ou force pour anéantir. Elle est taureau vigoureux ou fine gazelle, lionne rugissante ou coquine sauterelle, rhinocéros enragé ou léger papillon, truie qui se vautre ou tendre marmotte. Elle frappe à ta porte….

Ouvriras-tu ? La laisseras-tu longtemps seule sur le palier dehors, au risque de la voir frapper plus fort ?… Tu hésites ?… Tu n’as pas le temps ? … Tu prétextes quelques autres affaires, plus sérieuses, plus sûres, moins aléatoires… Tu cherches un exutoire…

Elle frappe encore, doucement… fortement, énergiquement ! Par la fenêtre, tu risques un regard, tu tends une oreille. Elle crie, elle supplie, elle pleure, elle enrage, elle chante, elle rit, elle vomit, elle hurle, elle frappe, tambourine… Vue d’ici, de la terrasse de ta chambre haute, tu la crois tout simplement folle.

Mais voilà-t-il pas qu’elle entre ! Non mais quel culot, sans permission, sans autorisation, elle prend toute la place, dévaste, inonde, brûle, détruit, attendrit, envahit, adoucit, étreint, réjouit… Tu ne sais pas, tu ne sais plus ! Elle a gagné, tu es submergé…

Alors la prochaine fois, quitte ta tour de contrôle, descends à sa rencontre, ouvre-lui ta porte, avant qu’elle ne s’emporte, accueille là, telle qu’elle se présente à toi. Ne cherche pas à l’embobiner ou à lui imposer ta façon de voir, ta façon de faire. Toi, laisse-toi faire! Consens à sa surprise, au rayonnement de son être. Regarde-la, écoute-la, sens-la, touche-la, goûte-la. Laisse-toi surprendre, conduire par ses chemins. Fais connaissance, apprivoise ton amie. Car en réalité, oui cette étrange dame est bel et bien ton amie, une amie fidèle, franche, lucide… Cette apparente folle étrangère n’est pour toi qu’une humble messagère.

Elle vient te révéler ce pour quoi tu es fait, ce pour quoi tu es. Quel que soit son visage du moment et ses bizarres accoutrements, ses intrusions passagères, elle te livrera toujours, à condition que tu l’écoutes, un message pour la route. De mille manières, elle te fera comprendre ce qui te dérange, te bouscule, t’agace, t’égare, te dégoûte ou t’attire, te réjouis ou t’attriste, te donne envie de fuir ou d’approcher… et ainsi tu sauras… Tu sauras enfin… Tu sauras qu’il est vrai ton rêve le plus fou, celui qui de tout temps est inscrit au plus profond de toi. Tu es créé pour être, pour vivre et demeurer, dans la joie, dans la paix, dans l’amour, et ce, pour l’éternité. Laisse-toi faire, consens à sa venue, accueille cette souveraine inconnue et alors, comme le sel se dissout et donne saveur aux aliments, elle se fondra dans ta vie tout simplement et manifestera ta splendeur inlassablement.