Archives de catégorie : Base 4

Une carafe

UNE CARAFE
par Isabelle
de base 4 en tête-à-tête

Je suis une carafe.

Ce texte est pour toutes mes sœurs les carafes 4 qui cherchent la lumière au milieu des émotions qui les emplissent, et aux carafes des autres bases qui m’ont si bien montré le chemin.

Je me remplis de boissons et j’espère qu’elles seront appréciées ou plus exactement que je serai appréciée car je suis ce qui me remplie… Je suis mon émotion.

Je me remplis de ce qui est chez mes consœurs les carafes. Je prends leurs boissons et je fais des assemblages. Je voudrais que chacun d’eux soit à l’origine de dégustations appréciées. Que je sois reconnue pour mon originalité et que je me sente unique et aimée plus que les autres.

Certains de ces breuvages sont des vrais élixirs et ils ne passent pas inaperçus. Mais je me lasse vite, je veux du plus intense encore, de l’exceptionnel, du Woua.

Vincent Van Gogh
Table de café avec absinthe

Dans mon histoire, ces assemblages n’étaient que des mélanges. C’était le mélange de ce que je pouvais capter de mes consœurs les carafes. Ces mélanges qui m’emplissaient devenaient de plus en plus forts et disharmonieux. Les dégustations s’espaçaient. Les buveurs s’éloignaient. Ce que je portais pouvait être ressenti comme excessif, désagréable et à la longue, éventuellement dangereux. Pendant ce temps les autres carafes étaient recherchées. Leurs mornes boissons attiraient et semblaient procurer de l’agréable chez les buveurs.

J’étais jalouse. Pour moi, la souffrance était intense. J’aimais l’intensité mais quand même. Là, c’était trop. Il fallait trouver une autre voie.

Alors j’ai imité mes consœurs. Je me suis remplie d’eau plate. j’ai fait l’expérience de l’eau…. plate et donc de la platitude et de la monotonie. J’avais l’impression de ne pas vivre, d’être dans le rien. Cela a généré une nouvelle souffrance. Elle était différente et les boissons que je portais se sont alourdies.

Petit à petit j’ai découvert que toutes les eaux étaient différentes. Chacune avait sa particularité, sa richesse et j’en découvrais les subtilités. Toutes m’intéressaient et ma vie perdait en intensité alors que d’une façon incroyable apparaissait la densité. Le banal devenait passionnant… On ne se change pas… Heureusement, il y avait toujours de la passion.

Et puis j’ai goûté à la Source vive. Sa beauté et sa transparence étaient d’une pureté absolue et elle l’est toujours. Elle est tellement belle qu’il peut m’arriver parfois de nettoyer mon cristal pour qu’on la voit et qu’on m’oublie.

L’expérience est lumineuse, encore fugitive, mais lumineuse.

Avec tout mon amour de carafe

Prière de la base 4

PRIERE DE LA BASE 4*

« La vie n’est qu’un instant, une heure passagère.
Ma vie n’est qu’un seul jour qui m’échappe et qui fuit.
Tu le sais, ô mon Dieu, pour t’aimer sur la terre, je n’ai rien qu’aujourd’hui.

Oh ! Je t’aime, Jésus!
Vers Toi mon âme aspire pour un jour seulement, reste mon doux appui, viens régner dans mon cœur, donne-moi ton sourire rien que pour aujourd’hui.

Que m’importe, Seigneur, si l’avenir est sombre?
Te prier pour demain, oh non, je ne le puis.
Conserve mon cœur pur, couvre-moi de ton ombre rien que pour aujourd’hui.
Si je songe à demain, je crains mon inconstance, je sens naître en mon cœur la tristesse et l’ennui.

Mais je veux bien, mon Dieu, l’épreuve, la souffrance rien que pour aujourd’hui.
Je dois te voir bientôt sur la rive éternelle, ô pilote divin, dont la main me conduit sur les flots orageux, guide en paix ma nacelle rien que pour aujourd’hui.

Ah! Laisse-moi, Seigneur, me cacher en ta face.
Là je n’entendrai plus du monde le vain bruit.
Donne-moi ton amour, conserve-moi ta grâce rien que pour aujourd’hui.

Près de ton cœur divin, j’oublie tout ce qui se passe, je ne redoute plus les craintes de la nuit.
Ah! Donne-moi, Jésus, dans ce cœur une place rien que pour aujourd’hui.
Pain vivant, Pain du ciel, divine Eucharistie, ô Mystère touchant que l’Amour a produit! Viens habiter mon cœur, Jésus, ma blanche hostie, rien que pour aujourd’hui!

Daigne m’unir à toi, vigne sainte et sacrée, et mon faible rameau te donnera son fruit, et je pourrai t’offrir une grappe dorée, Seigneur, dès aujourd’hui.
Cette grappe d’amour dont les grains sont les âmes, je n’ai pour la former que ce jour qui s’enfuit.

Oh! Donne-moi, Jésus, d’un apôtre les flammes, rien que pour aujourd’hui!
Ô Vierge immaculée! Ô toi la douce étoile qui rayonne Jésus et qui m’unit à Lui, ô mère! Laisse-moi me cacher sous ton voile, rien que pour aujourd’hui!
Ô mon Ange gardien! Couvre-moi de ton aile, éclaire de tes feux ma route, ô doux ami!

Viens diriger mes pas, aide-moi, je t’appelle, rien que pour aujourd’hui!
Je veux voir mon Jésus, sans voile, sans nuage; cependant ici-bas je suis bien près de Lui…
Il ne sera caché son aimable visage rien que pour aujourd’hui!
Je volerai bientôt pour dire ses louanges, quand le jour sans couchant sur mon âme aura lui; alors je chanterai sur la lyre des anges l’éternel aujourd’hui! »

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

*La prière a quelque chose à dire du don reçu ou de ce vers quoi la personne tend.
En ce sens, elle parle de la qualité essentielle et/ou de la vertu de chaque base.
Comme les versants de la montagne convergent au sommet, elle a quelque chose d’universel, même si c’est par une voie spécifique.

Quelques pas de plus

QUELQUES PAS DE PLUS
Par Anne-Laure
de base 4 en tête-à-tête

Quatre ans après son premier témoignage

Module 3 et 4

Un pas de plus ! Qui m’ouvre à la danse latine…
La danse :
Un abandon ou une rencontre,
Un rejet ou une confiance,
Une séduction, ou un partage, un élan …
Un balbutiement frustrant vers une maîtrise placée,
Seule, tête à tête, sociale,
Danger pour certains, joie pour d’autres,
Blocages, conscience, fluidité…
Musique, beauté,
C’est le mouvement où je me sens vivre

Module 5

Quand on passe un lacet de montagne, un détail s’ajoute à la perspective…
Une étincelle allume un feu d’artifice, un incendie ou des bougies silencieuses…
L’étincelle fait jaillir l’amitié…

Module 6

Je suis une part de cette montagne :
A la fois papillon, fleur, torrent…
Je passe du sommet aux crevasses,
Du soleil à l’ombre humide,
Et ça et là mon cœur chaud rencontre une âme qui a besoin de s’y sentir aimée,
Comprise, accueillie dans sa pureté, son ombre, sa couleur,
Dans ses doutes ses certitudes, ses peurs,
Dans sa colère, son agacement vers la paix,
Dans la tristesse vers la joie profonde…

Entre ces rencontres aimer cette petite fille en moi qui marche seule…
Et chaque jour confier chaque âme à mon créateur.

Se comprendre à cent ans

SE COMPRENDRE A CENT ANS
par Solange
de base 4

Ce message me donne l’occasion de te dire tout ce que vous m’avez apporté François et toi. D’abord par la découverte de l’ennéagramme. Tant de portes se sont ouvertes pour moi depuis la première session à Bose! J’ai pu déchiffrer en partie les mystères et incompréhensions qui avaient empoisonnés ma vie.

Et puis… l’ennéagramme m’a permis de faire les pas nécessaires vers ma mère, qui à presque cent ans, était intéressée par ce que j’ai essayé de lui transmettre de ce que j’avais découvert de moi.

Je pense que Maman était de base 1, une perfectionniste, désireuse que tout soit parfait. « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » était une de ses principales références. Elle a beaucoup souffert d’avoir une fille originale et surtout éprise de liberté. Je me suis reconnue en base 4 dès que vous en avez évoqué les caractéristiques et cela a été pour moi un événement majeur. Au lieu d’être tordue comme me disait mon père (vraisemblablement de base 8), j’étais normale, seulement différente!

L’ennéagramme nous a permis ainsi de faire un chemin l’une vers l’autre avant son décès il y a trois ans. J’ai eu l’occasion de  présenter à Maman les grandes lignes de cette découverte majeure. Et j’ai été très émue quand, quelques mois avant son décès, à plus de cent-un ans, elle m’a dit: « Je regrette que nous n’ayons pas essayé de te comprendre ! ». C’est mon souvenir le plus cher d’elle, et j’ai été tellement admirative qu’elle se remette ainsi en cause !

 

Albert Camus et la base 4

ALBERT CAMUS
Un archétype de la base 4 en survie*
par Pascal

Celui que d’aucun appelait le philosophe pour classes terminales, Albert Camus, est né le 7 novembre 1913 à Mondovi (Algérie) d’une famille de petits blancs. Français par son père et majorquin par sa mère, il va perdre son père à la guerre de 1914 et ne le connaîtra jamais, ce qui chez cette personne vraisemblablement de base 4 va se marquer par un manque cruel. Il le retrouvera bien des années plus tard dans un cimetière de Saint-Brieuc.

Elevé sans père, sa grand-mère a la main lourde et règne sur sa mère, son frère aîné Lucien et lui. Sa mère, Catherine Sintes, est très douce, résignée, presque sourde, illettrée… Camus lui vouera une affection sans borne et lui dédicacera sa dernière œuvre en grande partie autobiographique, Le Premier homme. Enfant pauvre, mais chahuteur, ombrageux, excessif et sensible, très doué, son intelligence est précoce et brillante. Son instituteur, Louis Germain, le fera entrer au lycée; c’est à lui que Camus, un des plus jeunes lauréats, dédicacera son prix Nobel de littérature en 1957: « Après ma mère, ma première pensée a été pour vous. Sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien ne serait arrivé. » Chez Camus, l’intelligence du cœur est saillante.

C’est un homme sympathique, lui-même se décrivant comme un mélange d’Humphrey Bogart et de Fernandel. Son charme, son pouvoir de séduction était doublés d’un sens de l’humour dépourvu du moindre snobisme: quelque chose comme de l’authenticité… Il fut d’autant plus amoureux de la vie que sa survie fut très tôt menacée… Il souffrira toute sa vie, et durement, de tuberculose décelée à l’âge de 17 ans; ce qui ne l’empêchait pas de fumer, de boire et de ne pas dormir. Il y a chez lui une alliance d’urgence et de profondeur. L’homme est complexe, tourmenté, passionné, pétri de contradictions: il aurait pu dire de lui-même qu’il était une sorte de Don Juan et de Saint Augustin – qu’il admirait: fureur de vivre et intériorité créative. La tuberculose lui barrera l’accès à l’Agrégation, au football en équipe et l’empêchera de s’engager contre Hitler; il sera néanmoins résistant à Combat et failli être arrêté. Il décroche son DES de Philosophie sur le néoplatonisme et la pensée chrétienne, avec au centre Plotin et Saint Augustin. Ne pouvant être professeur, ni gagner sa vie comme écrivain ou par le théâtre, il sera journaliste. A 27 ans, il a terminé L’Etranger, avant 28 ans Le Mythe de Sisyphe, La Peste sera rédigée pendant la guerre en Haute Loire.

On peut admirer Sartre, on aime Camus. Ses écrits aident à vivre, parce qu’ils nous rejoignent: loin d’être hors sol, ils s’enracinent dans notre condition mortelle, souffrante et pourtant… belle: c’est le nihilisme positif qu’il partage avec l’existentialiste chrétien d’origine danoise Soren Kierkegaard. Si la condition humaine est absurde, c’est parce qu’il est confronté à la mort. Partant, dans Le Mythe de Sisyphe, et plus tard L’Homme révolté, il n’y a qu’une philosophie sérieuse, c’est le suicide. Face à l’absurde et face à la mort reste la révolte et cet absurde, il faut le vivre. Ne s’étant jamais considéré comme un intellectuel ou un philosophe (il n’y a pas d’école camusienne, de philosophie camusienne), il se voit plutôt comme un penseur, un moraliste. Mélancolique de nature et flegmatique, il fut souvent en proie au doute, au désespoir: au début des années 50 , il pensa même au suicide, comme sa femme Francine. Il faut imaginer Sisyphe heureux mais peut-on imaginer Camus heureux? La tragédie de l’existence est le moteur de la base 4.

Lancé dans le grand bain du journalisme, les textes qu’il a rédigés et la déontologie qu’il a énoncée sont enseignés dans les écoles de journalisme. Absence de neutralité et souci de probité, il les résume dans une formule qui se trouve aujourd’hui sur le site de Marianne: « Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti ». Avec Jean Daniel, son ami, il préconise: « Une idée, deux exemples, trois feuillets ». Ecrivain, journaliste, penseur, homme de théâtre, voyageur, il n’aime pas les tâches routinières, les travaux ou les horaires de bureau, il travaille la nuit. Il a horreur de la monotonie, des diners en ville; cela l’ennuie. Il a la volonté d’introduire le langage de la morale dans la politique. Animé par une quête de sens, sans mensonge aucun, il est allergique à tous les mots d’ordre, aux idéologies; il est exclu du parti communiste au bout de trois ans en 1937 car il en dénonçait les atrocités, comme d’ailleurs celles des fascistes, et n’adhérera jamais à aucune faction. Camus ne courtise pas les milieux politiques: en ce qui concerne De Gaulle, il l’estime mais s’en méfie. Dans ses carnets, Camus qualifiait les politiques d’hommes sans idéal et sans grandeur qui profèrent les mêmes mensonges. Il savait manier l’ironie et même la férocité, n’hésitant pas à qualifier certains politiques « d’inutiles voire de nuisibles ».

Pacifiste comme Niehbur et Mendela, il n’acceptera jamais le terrorisme: « La violence est à la fois inévitable et injustifiable ». Comme Hugo, il était contre la peine de mort. Le drame algérien le mina jusqu’à la fin de sa vie: il aimait ses concitoyens algériens des deux camps, tendant à les aider. Douée d’une grande compréhension du cœur, vertu de la base 4, il vibrait d’une intense émotion aux malheurs d’autrui.

Camus a eu plusieurs maitresses, essentiellement sa guide à New York Patricia Blake, Mi (Mette Ivers), mannequin danoise qu’il ira jusqu’à s’installer chez lui à Lourmarin, l’actrice Catherine Sellers; mais surtout en 1944 Maria Casarès, l’unique, la magnifique tragédienne avec qui il vit un grand amour.

L’athéisme de Camus se vit aux couleurs de la base 4: différent des autres, il le revendiquera toujours! « Je lis que je suis athée, j’entends parler d’athéisme; or, ces mots ne me disent rien, car ils n’ont pas de sens pour moi. Je ne crois pas en Dieu mais je ne suis pas athée » (Cahiers, 1er novembre 1954). Non seulement Camus l’incroyant ne méprise pas les gens de foi mais il les admire, les vénère parfois et dans une certaine mesure les envie, notamment Pascal ou Simone Weil. Mais tout cela ne peut rentrer dans un moule quelconque. En 1957 à Stockholm, où il est mal à l’aise car il n’aime pas les honneurs et se sent trop jeune avec une œuvre pas assez consistante, Camus déclare dans une conférence de presse ; « je n’ai que vénération et respect pour la personne du Christ et son histoire. Mais je ne crois pas à la résurrection ». C’est le matin de Pâques qui le sépare des chrétiens: « Je ne partirai pas du principe que la vérité chrétienne est illusoire, mais je ne peux y entrer. »

Passionné, bouillant, conquérant, aimant la femme, les femmes; on pourrait croire à un sous-type en tête-à-tête. Ce serait sans compter la confusion courante et subtile entre sous-type tête-à-tête et base 4. Car Camus est un être profondément relié à ses sens comme le sont les personnes en survie: le soleil, les plages d’Algérie où il se baigne, les monuments d’Italie, les sites de la Grèce. C’est un esthète qui aime le beau, mais qui possède une vitalité sensorielle très charnelle. Son écriture attentive à la nature, à la lumière, à la chaleur sur la peau, traduit ce rapport au corps qui caractérise les personnes en survie, même de centre tête ou cœur.

Il y a chez lui de l’intrépidité, une manière de se brûler les ailes de façon audacieuse, de se mettre en danger; typique de l’alliance du type 4 et du sous-type survie, qui est souvent anti-survie: pendant la guerre, assigné à une vie monastique en haute Loire, ce qui ne lui déplaît pas – intériorité d’une possible aile 5 et déploiement de créativité avec la Peste; il ne fume plus , ne boit plus et parle de chasteté. Il écrira: « la vie sexuelle a été donné à l’homme pour être son opium », et fera dire à Clamance dans Les Justes que la femme est tout ce qui reste du paradis terrestre: hommage où se retrouvent l’intensité du manque et du désir, la sublimation du tragique, la soif éperdue d’absolu…

* L’archétype est un représentant connu et supposé d’un type de l’ennéagramme, l’hypothèse reposant sur des éléments caractéristiques de sa vie ou de son œuvre. 

Le volcan : métaphore de la base 4

LE VOLCAN
par Armelle
de base 4

Encore une fois le bouchon explose, l’éruption est incontrôlée et impressionnante. Très rapidement la lave coule détruisant tout sur son passage. Les populations sont obligés de fuir. Au loin, elles me regardent, ne me comprennent pas ; pensent que j’en fait trop ou que j’en rajoute. Pour moi aussi cette nouvelle éruption est trop forte, trop intense. Mais surtout elle est vraie et elle mérite d’être pleinement vécue.

J’estime que chaque émotion a le droit d’exister et que l’on doit la laisser s’exprimer. Je vis chacune d’elle que ce soit la joie, la tristesse, la peur ou encore la colère. Au quotidien mon cœur est mon meilleur allié. Il me guide et je le suis. Bien sûr j’essaie de l’apprivoiser pour contrôler les éruptions afin qu’elles soient moins violentes, moins effrayantes, moins agressives.

Quelque temps plus tard je suis redevenue calme, enfin en apparence. A l’intérieur de moi mon cœur est toujours, continuellement, perpétuellement, en ébullition. Et cette intensité de cœur m’alimente, je la cultive. Cette folle intensité me plait, grâce à elle je me sens si authentique, si unique, si différente.

Mais parallèlement je trouve le calme du lac tellement plus reposant, le roc de la montagne beaucoup plus rassurant. La douceur du champ de lavande me paraît plus sereine ou encore la folie du torrent plus enthousiasmante. Pour moi l’herbe est toujours plus verte ailleurs.

Et cette magnifique création j’aime la contempler. Sa beauté me procure beaucoup d’émotions. Pour moi le beau est très important. Je soigne ma propre apparence mais aussi celle qui m’entoure. Je ne suis pas à l’aise si j’estime que l’environnement n’est pas assez harmonieux ou esthétique.

Je suis ce volcan si imprévisible. Je ne sais jamais quand la prochaine éruption viendra ni quelle intensité elle aura mais je suis prête à l’accueillir.

Cependant au fond de moi j’ai peur. Peur de ne pas être unique. Peur de ne pas être belle. Peur de ne pas être comprise. Peur de ne pas être aimée. Peur d’être seule.

Retrouvailles avec moi-même

0RETROUVAILLES AVEC MOI-MÊME
par Valérie
de base 4

Avoir trouvé ma base, m’a éclairée sur ma vie. J’ai pu faire une relecture et comprendre sous une autre lumière mes voyages, mes départs, mes incertitudes, mes engagements.

Cela m’a permis de voir ce qui était important pour moi: le beau, le sens, les relations profondes.

Cela m’a apportée des repères, cela a mis de mots sur des comportements, des attitudes, des choix dans ma vie. Finalement je commence a comprendre un peu ma mécanique intérieure, ce qui me permet de m’aimer davantage et d’être plus indulgente envers moi-même.

En tant que base 4, je me sens parfois abandonnée. Le stage de l’énneagramme me permet de vraiment en prendre conscience quand cela arrive. Je peux donc dédramatiser la situation du moment, et cela avec le sourire.

Mon mari, de base 9, me soutient et me rassure, il va prendre soin de moi pour que tout redevienne harmonieux en moi. Je suis sa fleur unique et spéciale.

Pas à pas

IMG_0195PAS A PAS
par Anne-Laure 
de base 4

Module 1
Découverte première, dénivelé émotionnel: honte intergalactique! Un talent! Enfin! Il est aussi là où je me perdais… Un chemin, une vertu à travailler : une seule. Ça c’est bon! Incompréhensible au départ. Mais bon car en m’attachant à une seule, toutes les autres suivent par elles-mêmes:  ce sera un dénivelé en moins…

Six mois pour comprendre comment l’égalité d’humeur peut exister chez moi qui suis d’émotions basculantes, changeantes, opposées aux extrêmes chaque minute de chaque jour… Ma liberté s’est retrouvée à l’interface entre mon humeur et mes émotions…  Oui … le lieu où mon intelligence et mon corps peuvent aussi agir… Je savais que je n’étais pas uniquement ces émotions, mais aujourd’hui l’espace s’est éclairé… une image colorée qui se révèle. Six mois de plus pour trouver comment agir….

et ce Module 2IMG_0057

Vitrail immense qui s’ouvre à mon regard… Les couleurs et les formes : c’est nous. La lumière qui les révèle : le Souffle de mon Seigneur et eux-mêmes, car ils se livrent à mon regard, à mes sens…
Quel cadeau
Quel courage

Je suis une part de cette montagne : je suis hors d’elle, assise, et en elle, reliée par l’émotion paisible immense du mélange de toutes… Et là: autour, les pentes immenses de ces montagnes qu’on a sillonnées, un lac, large, baigné de couleurs que je n’avais encore jamais vues

Arc-en-ciel ! Métaphore de la base 4

23722350_1513850952038495_6990909231906317587_nARC-EN-CIEL !
par Magali
de base 4

Je suis les couleurs, je me dépose, lumière et sombre, dans les vastes prairies de papier ou les transparences des âmes, je prends l’essence des arcs en ciel.

Je suis musique ou bien les voix, j’excite les intelligences pures ou les corps déformés, je saisis le tempo dans la vibration des anges.

Je suis les odeurs, je distille des poivres et sels dans les airs naturels ou les coiffures raffinées, je transforme la fragrance d’une brioche, un levain rare ou un encens solitaire.

Je touche, je presse, je console, je prends la tendresse dans les mains chaudes d’un aimé.

Je suis le rire, la paillette, j’exulte de sensualité, je pleure seule l’enfant abandonné.

J’ouvre un sillon singulier, j’embrasse une nature, une culture, une forme de spiritualité.

Je m’abreuve de l’univers, torrent de la cohérence et de l’amour premier.

De la lucarne, j’essaie de penser, je souris à la lune : je veux juste lester la création originale, d’un zeste de citron.

Ça pique le soleil, c’est bon pour le réveil.

 

Métaphore de la base 4

LA BREBIS ÉGARÉEFullSizeRender
Par Marie-Astrid

de base 4 en social

Je suis la brebis égarée… La plus petite, la toute dernière. Je suis du troupeau mais je n’en suis pas. Unique parmi mes semblables, mes sœurs sont mon miroir. Mouton noir, perle rare, je me dois d’être à leurs yeux, trouver ma place pour prendre vie. Je suis au milieu d’elles à jamais chez moi et pour toujours étrangère.

Marcher, avancer, traverser les forêts sombres et les verts pâturages, voir le printemps surtout, j’ai soif de toute beauté. Je chéris cette création que je contemple, constante splendeur, vie et mort et vie de nouveau. Je suis ancrée dans le temps, le rythme envoûtant des nuits et des jours qui se succèdent. Chacun de mes pas me rappelle le précédent et m’entraîne vers le suivant. Moi qui la vois, qui la perçoit si fort et qui en vis, je dois au troupeau de lui donner la beauté. Voilà, peut-être, ma place, ma légitimité et mon seul recours: révéler cette réalité qui m’enchante, laisser passer la lumière à peine teintée des couleurs de mon vitrail.

Je ressens pourtant un tel ennui! Elles ne me comprennent pas, ces autres brebis, elles ne saisissent ni la violence des contraires ni la profondeur du puits. Toutes dramatiquement semblables, mornes et uniformes. À la superficie d’elles-mêmes, elles me forcent à survivre; et je m’épuise à puiser ailleurs ce qui peut masquer, meubler, m’illusionner… La tristesse m’envahit, le désespoir me gagne car il est ce manque que rien ne comble, cette quête qu’aucune ne comprend. Atteindrais-je ma terre promise, mon éternel printemps? Où se trouve la beauté qui ne fane pas et pourtant sans cesse se renouvelle? Qui entendra mon cri…

La monotonie me recouvre, ce gris troupeau, la médiocrité du pareil. Le vide m’oppresse. Je pourrais tout, mais pas rien! Les ténèbres d’une infinie tristesse m’enivrent, et j’oublie d’avancer, je m’arrête; le troupeau s’éloigne et je sais le danger, car ma solitude est ma
plus grande douleur. Je répands mon sang dans mes larmes. Je le contemple un peu, de plus loin, suis tentée et je m’abandonne moi-même… quel qu’en soit le prix, me sentir vivre…

CRD5lltWoAAMuHkC’est alors que je l’aperçois! J’en doute, je rêve? Sa haute silhouette se dessine et s’approche doucement, vient de la lumière, Il est la lumière. Vient-il pour moi? Mon cœur bondit, mes pattes faiblissent. Il s’approche, Son visage sublime rayonne d’un amour infini… Il irradie, me sourit. Je suis agonie, je voudrais m’avancer mais je me découvre si noire et sale, soudain si laide! Je crois mourir d’indignité. Il ne peut m’aimer. Je m’effondre… et au fond de ma faiblesse il se penche et me caresse et me prend sur son cœur ; enfin je vis! Je n’étais pas et je deviens aujourd’hui. Les battements de mon cœur, cris dans le vide, sordide mécanique, soudain trouvent leur sens… simple écho de la source, si faible réponse à l’infini.

Il me ramène, portée sur son cœur. Je comprends que les quatre-vingt-dix-neuf autres sont restées seules car il m’a préférée,  infiniment, moi la perdue, la toute faible, plus précieuse à ses yeux qu’elles toutes rassemblées. Moins aimable et plus indigne, je suis désormais et pour toujours la blanche, l’éclatante, la toute belle; celle qu’il a lui même daigné laver, purifier d’un simple regard, brasier d’amour.