COMME UNE BICHE DÉSIRE L’EAU VIVE
par Constance
de base 6
Dans un sous-bois sombre et épais (de Lozère pourquoi pas…), une biche est tapie. Les yeux écarquillés, les oreilles dressées, elle est aux aguets. Elle a soif. Elle crève de soif. Et elle est seule. Mieux vaut être seule que mal accompagnée… Mais le ruisseau est de l’autre côté, loin, là-bas. Et le reste du troupeau est de l’autre côté, loin, là-bas… Il faut traverser. Mais c’est si difficile une traversée… Cette feuille qui vient de tomber pourrait annoncer le chasseur, cette fougère qui frémit pourrait cacher un sanglier, ce minuscule nuage qui voile à peine le soleil pourrait devenir orage, et même ce chevreuil qui te fait signe de la tête pourrait bien vouloir ta perte aussi… Et puis le chemin tourne, là-bas, on ne voit pas ce qu’il y a ensuite… et si la montée était trop rude ? Et s’il y avait un fossé infranchissable ? Et si le petit troupeau ne l’acceptait pas ?… Et si… Et si…
Et toi insolent petit oiseau qui sautille insouciant de branche en branche en gazouillant que tout va bien…
Piquée au vif, en un tour de sang, la biche bondit, et court, court… cent mètres, et se recroqueville sous une bruyère. Pas folle.
Ô quand comprendras-tu, chante le petit oiseau, quand comprendras-tu…
Que témérité n’est pas courage,
Méfiance n’est pas prudence,
Doute n’est pas réflexion,
Alors que tu sais si bien…
Que fermeté n’est pas dureté
Douceur n’est pas mollesse
Confiance n’est pas naïveté
Va, va… il n’y a pas de courage sans peur…
Et le petit nuage, poussé par le vent, disparait loin derrière la colline.
Tu as raison petit oiseau. Tout dans la forêt n’est pas dangereux, et mauvais, et méchant… il y du Bon et du Beau… Parce que tu dis vrai je te suivrai au bout du monde, et je pourrais mourir pour toi.
Et la biche de se lever, et de courir, courir vers le ruisseau…
Respire ! – chante l’oiseau – Va ! Cours ! Bois ! Vis ! Aime ! Et deviens…
magnifique tellement émouvant ! chère constance !
comme tu fais comprendre des choses au petit oiseau de base 3 qui ne voit pas pourquoi ne pas oser , alors que la- bas la beauté nous attend , pour quoi ne pas y aller ensemble puisque nous sommes attirés toi comme moi … où sont les dangers ? que craindre ? dans ce gazouillis il te dit « suis moi! vas y ! » et son bonheur sera de sentir ton haleine tout près de lui signe que tu lui fais confiance et que tu es en chemin …