Archives de l’auteur : Valérie Maillot

L’intelligence du corps au cinéma

425022-jpg-c_215_290_x-f_jpg-q_x-xxyxxSULLY
Un film de Clint Eastwood, 2016

Un archétype de la base 9*

Avec Sully, Clint Eastwood livre un de ses plus beaux films, déroutant les codes du film du dimanche soir pour proposer un miracle de sobriété et de justesse. Tom Hanks, dans le rôle de Sully, le pilote qui, il y a quelques années, posa son Airbus sur l’Hudson en sauvant tous les passagers, est absolument magistral de présence et de précision.
A voir en famille !

v1Sully/Hanks porte ce film par une présence physique hors du commun, à la fois puissante et sobre, calme et déterminée. Dans le rôle de ce pilote qui, une fois passé le temps où il est fêté en héros, se retrouve en butte à une enquête visant à lui faire porter la responsabilité de l’amerrissage, pour de sordides questions financières, il réagit à la façon d’une personne de base 9.

Face aux questions agressives de ses interlocuteurs, il ne rentre pas dans le conflit. Face à l’injustice qui lui est faite, il intériorise, incapable de partager son angoisse avec sa femme (quelques personnes de base 9 sauront de quoi je parle…) et finit même par douter de lui-même. Seuls ses rêves diront la violence de ce qu’il traverse et la réalité de ce qu’il vit.

Face aux analyses des ingénieurs et aux calculs des machines, il oppose opiniâtrement le facteur humain, c’est-à-dire ce qu’il sent. On lui dit que le second moteur fonctionnait, il répond seulement : « ce n’est pas ce que j’ai senti ». Les personnes de base 9 sont au cœur de la triade instinctive de l’ennéagramme, celle dont le centre d’intelligence préféré est le corps. C’est de lui qu’elles reçoivent d’abord les informations pour l’action et non celles de l’intellect ou de l’émotion. Il y a en base 9 une capacité spécifique à sentir l’environnement, à faire corps avec lui. Le plan bouleversant où, alors que l’avion menace de couler, Sully arpente seul le couloir de l’avion alors que tous les passagers ont été évacués, est emblématique de cette présence qui fusionne avec l’environnement. Là où la précipitation serait compréhensible, le calme règne.

Le cœur du film, dont la scène est judicieusement fragmentée par Eastwood, est celle de l’amerrissage. Sully prend la décision de ne pas rejoindre l’aéroport La Guardia, contrairement aux conseils qu’il reçoit. Il sait, parce qu’il le sent, qu’il n’y arrivera pas. Il n’a pas le temps de la réflexion mentale, qui le mènerait à s’écraser contre les immeubles  (terrible réminiscence des attentats du 11 novembre 2001), comme le montre la simulation finale. Le corps est plus rapide que la tête en situation d’urgence.

Il choisit donc de tenter de se poser sur l’Hudson, dans le plus grand calme et avec la plus implacable détermination. C’est l’action juste par excellence, celle qui ne résulte pas de savants calculs mais d’une présence réelle aux choses et à soi : l’action juste, cette vertu de l’ennéagramme si mystérieuse et dont les personnes de base 9 ont le secret quand elles vont chercher le meilleur d’elles-mêmes. Une action juste qui n’a rien de brillant et qui ne cherche pas le spectaculaire – Sully n’est pas à l’aise avec l’encensement des médias, mais qui trouve son épanouissement dans le fait même. Difficile d’en parler… Eastwood nous permet de le vivre un peu avec son héros, c’est la parole du cinéma.

Est-ce un hasard ? Je faisais la recension il y a tout juste un an d’un autre film avec Tom Hanks, Le Pont des espions de Steven Spielberg, où une fois de plus l’acteur se retrouvait en posture 9… Que cela veut-il dire de l’acteur, des réalisateurs, des personnages mis en lumière ? Ce serait l’objet d’un autre article.

* L’archétype est un représentant connu et supposé d’un type de l’ennéagramme, l’hypothèse reposant sur des éléments caractéristiques de sa vie ou de son oeuvre. 

 

 

Métaphore de la base 2

7477-0w600h600_canne_sucre_orge_uniteLA FEMME SUCRE D’ORGE
Métaphore de la base 2
Par Elvire Debord
alarecherchedutempspresent.fr

La femme sucre d’orge est absolument étonnante à mes yeux car elle a un centre émotionnel à fleur de peau et, avant d’apprendre à la comprendre, elle était de nature à profondément me déstabiliser, comme si vous rentriez dans un magasin de porcelaine avec un bouledogue.

La femme sucre d’orge a en effet un système lacrymal très développé et peut dans le même instant de raison, comme nous disions sur les bancs de la fac de droit, se mettre à pleurer et rire. Au début, vous cherchez l’horreur que vous avez pu sortir pour provoquer une telle réaction, vous cherchez un trou de souris où vous cacher, vous farfouillez fébrilement dans votre sac à main à la recherche d’un kleenex, mais pas du tout, elle est juste émue par une parole, un moment partagé, un gâteau sec, une bougie qui flambe, un témoignage d’affection.

La femme sucre d’orge est dotée d’une émotion à manifestation immédiate, sans voile ni pudeur, capable de vous parler les larmes aux yeux d’un événement qui vous a semblé totalement insignifiant sur l’instant mais qui semble à ses yeux absolument extraordinaire. Ses enthousiasmes débridés n’ont d’égal que son besoin addictif de se sentir aimée et valorisée dans le regard des tiers.

Redoutant la solitude, même entourée d’une ribambelle de gamins, la femme sucre d’orge est une personne infiniment généreuse de son temps et de ses sentiments.

Vous avez à peine franchi le pas de sa porte, qu’elle vous dit déjà que vous lui manquez, au point de se dire dans votre for intérieur est-ce moi qui manque de cœur ou elle qui en a trop : le nougat face à la pomme d’amour.

Quand vous dites à la femme sucre d’orge  que vous avez besoin de temps pour vous et que vous aimez la solitude, elle vous appelle quinze fois en pensant que vous êtes dépressive. Débordant d’affection à déverser, elle anticipe vos désirs même ceux qui n’existent pas, aime qu’on vienne la voir à l’improviste, vous saute au cou à vous en étouffer, ne se lasse pas de vous dire que vous comptez pour elle, et s’angoisse de ne pas vous voir réagir de la même manière.

Un « je t’aime » non fébrile et exalté résonne à ses oreilles comme un « je te le dis parce que tu l’attends », il n’est pas crédible.

La femme sucre d’orge n’est jamais aussi heureuse que lorsqu’elle est entourée, que ça s’agite, qu’on soit quinze à table et n’est pas rebutée pour parler de choses profondes même entourée d’enfants qui se disputent.

Elle est capable de vous appeler en se lavant les dents pour vous demander conseil tout en vous disant qu’elle vous aime avec des grelots dans la voix. Vous pouvez la voir débarquer chez vous pour vous déposer par surprise des lasagnes préparées la veille avec amour à 8h  du matin alors que vous êtes à peine réveillée.

Indispensable femme sucre d’orge qui oblige à faire bouger les lignes et à marier plus subtilement cerveau et cœur.

J’ai compris grâce à elle que les kleenex ne servaient à rien, qu’il ne fallait pas s’inquiéter plus que de raison de ses envolées enthousiastes ou mélancoliques, qu’une force tranquille et bienveillante suffisait à la remettre sur les lignes ou à canaliser les émotions trop fortes :  la femme sucre d’orge est juste toute émotion.

P.S : mon amie sucre d’orge que j’aime, j’adore tes lasagnes, elles sont fabuleuses, mais je profite de ce billet pour te dire : pitié pas à 8h du matin et oui oui oui je te confirme que quand j’aime être seule ce n’est pas parce que je suis au fond du gouffre…

Trump ou la grande confusion

imagesDONALD TRUMP
Hypothèse contradictoire en 8 ou 6 contrephobique

L’élection de Donald Trump a secoué le landernau médiatique. Passons sur les aspects politiques de la question et intéressons-nous à cette personnalité contestée et hors norme.

L’homme provocateur, grossier, n’hésitant pas à faire des plaisanteries en-dessous de la ceinture, étalant sa richesse, simplificateur et caricatural, farouchement indépendant peut faire penser à une base 8 dans ce côté brut de fonderie et dominateur. Sa biographe Laure Mandeville souligne qu’il a toujours été un rebelle et une forte tête, bombardant ses instituteurs de gommes, tirant les cheveux des filles, et que le coin où les élèves turbulents étaient envoyés avait été baptisé de ses initiales, DT ! A 13 ans, son père l’envoie d’ailleurs en internat car il le surprend en train de préparer une descente à Manhattan avec des lames de rasoir ! Contrairement à son frère aîné, mort dans l’alcoolisme, Trump a décidé de ne jamais exposer ses faiblesses. C’est l’évitement de la base 8 qui cache sa vulnérabilité car il croit en la force.

Tout serait simple si quelques éléments ne venaient troubler la logique de ce tableau. En petit comité, le provocateur laisse place au pragmatique qui écoute ses conseillers et ne choisit pas systématiquement l’option la plus extrême. Au contraire, en politique étrangère, Trump s’affirme prudent et pragmatique, jugeant que le statut de gendarme du monde a fait commettre des erreurs aux Etats-Unis. Par rapport à Daesh, il est prêt à s’allier avec Poutine et même à lui laisser faire le travail s’il le sent mieux placé que lui pour le faire. Bref, de nombreux indices semblent montrer que l’homme est bien plus complexe qu’il ne le montre, comme s’il cachait son jeu.

L’autre hypothèse expliquant ce sens de la provocation serait une base 6 de type contrephobique, réagissant à la peur par l’attaque, testant, déstabilisant l’adversaire par une virtuosité verbale très aiguisée (tandis que le 6 phobique est plutôt dans l’effacement et l’expression de la peur). Si cette hypothèse était avérée, et elle a aujourd’hui ma préférence, il rejoindrait la cohorte des provocateurs de la politique, 6 tellement contrephobiques qu’on les prend pour des 8 où je verrais bien Georges Marchais, Jean-Marie Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

C’est souvent dans le verbe que l’on peut discerner un 6 contrephobique car pour l’énergie puissante et brutale la confusion est totale avec le 8. De même que la défense des faibles (Trump a un discours de protection des pauvres qui est aux antipodes du libéralisme contrairement à ce qui a été souvent dit) qui réunit 6 et 8, le premier par devoir, le second par instinct de protection.

Pour compliquer encore la donne, trois petits éléments. Le premier est que 6 ou 8 , Trump a vraisemblablement une aile 7 qui lui donne tant d’aisance dans les pitreries. Le deuxième est le sous-type certainement social, tant les notions de prestige et d’image semblent présentes. Enfin, n’oublions pas qu’il est américain et qu’une super-couche de base 3, propre aux Etats-Unis vient en rajouter dans le côté bling-bling et la passion du challenge.

Pas si simple l’ennéagramme…

Métaphore de la base 6

Islande-Vikings-LE VIKING

par Elisabeth
de base 6

Le Viking, tout comme les preux chevaliers, les spartiates, les fiers highlanders, les Spartacus et autres forces de la nature sont pour moi le symbole du courage.

Et le courage, c’est la vertu de la base 6.

Le Viking des temps modernes n’est pas nécessairement de base 6 mais le Viking de base 6 est un alliage indestructible de traits de caractère complexes, parfois opposés, parfois changeants, parfois lumineux, parfois ternes mais fondés sur un socle solide.

ElisabethLe Viking de base 6 a besoin de réfléchir, de comprendre et d’analyser avant de se lancer dans l’action mais quand il y va, il est d’une force et d’une endurance à toute épreuve. Si la cause lui paraît juste, il part au combat en première ligne et n’hésite pas à prendre des coups ou à donner sa vie.

Doté d’un grand sens de l’honneur, le Viking est loyal et fidèle à la parole donnée.

Rapidement désarçonné face à un environnement hostile, il peut avoir la volonté de prendre la fuite ou de se cacher la réalité mais à force de volonté, il mettra cependant tout en oeuvre pour comprendre comment atteindre son but et par de petits coups de hache à droite et à gauche, arrivera à tracer son chemin.

Le Viking de base 6 est un bon vivant. En confiance, entourée d’amis bienveillants, de personnes chères à son cœur, il rit à gorge déployée, il sait faire fort honneur à la bonne ripaille et au bon vin, il aime les bons mots, il prend de la place et on le remarque. Pudique cependant sur tout ce qui a trait à ses émotions, il manie l’humour avec facilité pour ne pas avoir à se dévoiler impunément et peut sembler inaccessible.

Le Viking de base 6 est tiraillé par un esprit fantasque, complexe, qui le pousse dans toutes les directions, mais il est dans la vie concret, sincère, authentique, sans artifice et a le souci de plaire sauf à ceux qu’il admire.

Le Viking a besoin d’un idéal à suivre, il aime les belles missions et son âme aspire à vivre de grandes choses. Il n’hésitera pas à se mettre en danger mais il aura toujours le souci des siens, même à son propre détriment.

Le Viking de base 6 a le sens des responsabilités qui lui incombent et ne cherche pas à s’en dédouaner. Mais il ne se met pas spontanément en avant car il trouve souvent que les autres Vikings sont plus méritants.

Il aime être entouré de personnes dignes d’être admirées, dans lesquelles mettre ses pas, et s’il trouve un chef de confiance, il le suivra aveuglément. La trahison d’un être proche le détruit de l’intérieur mais si son cœur crie vengeance, son esprit analytique le gardera de grandes envolées qu’il regretterait.

Sa fiabilité en fait une personne sur qui compter, de confiance.

Le Viking des temps moderne a la trouille au ventre mais si sa peur est maîtrisée, si elle est identifiée et canalisée, c’est un être exceptionnel, doté de ce talent extraordinaire, le courage.

Viking de base 6, restez vigilants et tenez les rangs. Les autres bases comptent sur vous.

Une plus grande assise

young-woman-1119479_960_720UNE PLUS GRANDE ASSISE
par Raphaëlle

Je voulais te remercier pour les deux jours exceptionnels que vous nous avez fait vivre.

Vraiment j’en ressors avec une plus grande assise – et que je ressens physiquement !

Et surtout une forme de pudeur à ne pas chercher typer les autres.

Elle doit beaucoup à votre délicatesse à démêler avec ceux qui étaient présents, leur propre type.

Pour cette justesse je voudrais te dire merci.

Louis XIV et la base 3

louis-xivLOUIS XIV
un archétype* de base 3

La plupart des spécialistes de l’ennéagramme le situent en base 8, faute de connaître sa vie. Pourtant, il me semble que le Roi-Soleil est bien loin de cet archétype. En dépit de sa responsabilité dans certaines guerres qui ont épuisé la France et de son robuste appétit sexuel, il me paraît beaucoup moins correspondre à la simplicité et à la colère qui émanent de la base 8 que de la complexité des personnes de base 3.

D’ailleurs, il le dit lui-même : l’amour ni la guerre ne sont les grandes affaires de sa vie : « L’amour de la gloire va assurément devant toutes les autres [passions] de mon âme ». Nous sommes au cœur de la thématique de la base 3 pour laquelle il est question d’image et de réussite.

Louis XIV est bien sûr un homme d’image. C’est un des premiers souverains à se mettre en scène avec une maestria rare : parfait danseur, excellent cavalier, bon musicien, il est l’immense mécène que l’on sait, le bâtisseur de Versailles, le protecteur de Lully, l’homme qui met en spectacle la royauté du lever au coucher avec un tel éclat qu’on l’appellera le Roi-Soleil ! Les fêtes du début du règne magnifient la fonction royale, les opéras et les victoires sur les champs de bataille célèbrent la gloire du roi.

C’est le deuxième grand thème de la base 3 : la réussite. Louis XIV qui a enduré l’humiliation de la Fronde alors qu’il était enfant, n’aura de cesse de grandir la couronne et d’assurer la suprématie royale. Il veut être un grand roi, le plus grand des rois, et il le sera. Aujourd’hui encore, pour nommer la France de son époque, on parle du Grand Siècle….

Ce souci d’image et de réussite peut faire apparaître la personne de base 3 comme coupée de ses émotions, ce qu’elle est souvent alors qu’elle est au cœur de la triade émotionnelle. Louis XIV ne cille pas sous la douleur physique ou morale, il apparaît distant et majestueux en public (mais sait être cordial en petit comité). Rien de ce qui est à l’intérieur ne transparaît : cela risquerait de nuire à l’efficacité et à l’image glorieuse du monarque.

Contrairement à la base 8, la personne de base 3 fait preuve d’une immense faculté d’adaptation et d’une grande souplesse. Contrairement aux idées préconçues, c’est le cas de Louis XIV : il joue l’équilibre entre les clans rivaux (Colbert et Louvois), oscille entre le modernisme du premier et le conservatisme du second. Louis XIV n’impose rien par la force. Il est au contraire en osmose avec la société de son temps. Cela explique d’ailleurs certaines de ses erreurs les plus graves, notamment la révocation de l’Edit de Nantes : il suit en cela l’opinion publique. Il ne tranche brutalement que lorsque l’autorité et prestige de la couronne sont menacés : avec Fouquet, ou avec les jansénistes. Parfaitement en phase avec son temps, Louis XIV aura somme toute manqué de génie visionnaire : l’absolutisme qu’il a mené à son acmé n’a pas su anticiper sur les nécessaires réformes du pays et a joué un rôle dans l’émergence quelques décennies plus tard du mouvement révolutionnaire.

ob_539489df1dc81542dc59a9f9547f24db_symbole-roi-soleilQuand on étudie le personnage de Louis XIV on constate une totale confusion entre l’être et le paraître, une sorte d’engloutissement de la personnalité dans la fonction. Ainsi dans ses relations amoureuses : au terme d’un rude combat intérieur, il sacrifie son amour pour Marie Mancini à sa fonction royale. Ce sera ensuite l’enchaînement des maîtresses dont on peut dire qu’elles participent au prestige de la couronne. Et puis, avec Madame de Maintenon, le roi s’assagira durablement, conscient du fait que ses errements affectent l’image du roi. Au cœur de la base 3, il y a l’angoisse de ne pas être reconnu, et la croyance qu’il est aimé pour ce qu’il fait et qu’il montre et non pour ce qu’il est. Le Roi-Soleil aura couru derrière cette reconnaissance avec une remarquable efficacité…

Vous pouvez retrouver le portrait développé de Louis XIV et d’autres figures archétypales dans Les grandes figures catholiques de la France de François Huguenin, chez Perrin, 2016.

* L’archétype est un représentant connu et supposé d’un type de l’ennéagramme, l’hypothèse reposant sur des éléments caractéristiques de sa vie ou de son oeuvre. 

Au réveil

received_494424574062077-1AU RÉVEIL

par Marie-Laure

L’impression se confirme au réveil.

Mélange de sérénité, de combativité et de réconciliation avec ce que j’ai pu faire et qui me déplaisait. Déculpabilisation en quelque sorte.

Le but était bien de mieux se connaître. Il est presque de se découvrir… ou plutôt de se décrypter.

Moi qui ne suis jamais vraiment à l’aise nulle part, je me suis sentie tout de suite bien dans le groupe. Pas besoin de château fort pour se protéger !

On apprend sur soi mais aussi sur les autres et on se promet de les voir avec un autre regard, avec une plus grande bienveillance.

On est surpris du regard que les autres portent sur nous. Bien plus juste et plus aimant qu’on le pensait auparavant .

Merci, mille fois merci.

Métaphore de la base 7

unnamedLA LOI DE LA JUNGLE

par Eric
de base 7

J’étais qu’un gamin quand on m’avait donné le sac de graines. Sur l’étiquette, y’avait marqué que ça venait de l’Eden. Mais elle était toute jaunie, l’étiquette, et la date était effacée de toute façon.

On voyait juste un « 7 ».
Alors j’avais commencé à semer.

La terre était pas trop mauvaise et quelques fleurs avaient commencé à pousser un peu partout, de toutes les couleurs. Bon, c’était pas aligné, hein… Mais c’était joli quand même.

Puis dans le lot, une ronce et une ortie s’étaient invitées.

« V’là des mauvaises herbes ! », que j’m’étais dit.

Alors, avec une petite serpette, je m’étais appliqué à couper les malotrues. Tchac ! La ronce ! Tchac ! L’ortie… Ha ! Ha ! Elles faisaient moins les fières.

Mais c’était peine perdue : dans le secret de la terre, les racines se propageaient et perçaient la surface jusqu’à envahir le champ. Impossible de lutter contre ça.

Les pauvres fleurs multicolores, elles n’y voyaient presque plus rien, du coup.

Les passants se disaient : « Quel laisser-aller ! Quel fouillis ! Voilà un champ bien mal entretenu… »

Et moi, je rêvais de tout brûler.

14199498_10209332356121462_2139282636553404509_nEt puis une tige avait poussé plus haut que les autres, avec des feuilles toutes plates, puis des branches. Promis, que j’y étais pour rien ! Mais c’était bien joli quand même, quand ça bougeait comme des drapeaux.

Et puis c’était devenu un arbre. En dessous, les broussailles, elles avaient moins bonne mine. Même qu’elles séchaient et devenaient toutes blanches. Alors c’était plus facile de les casser. Cric ! Crac ! En levant bien haut les pieds, je marchais dessus pour les réduire en poussière.

Et quand d’autres arbres avaient poussé, ben, j’étais bien content, finalement. En moins de deux, je m’étais retrouvé dans une forêt !

Alors, forcément, ça ne ressemblait pas trop au champ du père Marcel — Le père Marcel, c’est celui qu’a un grand champ tout plat et tout jaune avec rien que du blé tout dur sous la dent.

Mais mine de rien, y’avait un équilibre, dans ma forêt. Y’en avait de toutes les tailles, de toutes les formes, et tout le monde s’y retrouvait. Pas besoin de tuteur : les arbres, y poussaient droit aussi haut qu’y pouvaient et ils laissaient un peu de lumière pour ceux du bas. Les ronces et les orties avaient même trouvé leur place.

Et tiens, il y avait des lianes où on pouvait se suspendre comme Tarzan.

Bref, on s’ennuyait pas.

Et les fruits ! Ah ça ! Il y avait de quoi faire. Et puis goûtus ceux-là — nan… parce que sans être méchant, le blé ça va cinq minutes…

Sans parler des animaux qui sont arrivés aussi : mulots, écureuils, lièvres, chouette, renard, martre, sanglier, cerf, ours… (j’y passerais des heures à tous les dire…) et des milliers d’oiseaux de toutes les couleurs.

Alors bon, finalement, j’suis peut-être pas bon pour les champs et les potagers, mais si vous voulez faire un tour dans ma jungle, cherchez pas le plan : prenez juste une boussole et laissez-vous étonner !

Du devoir de s’asseoir

dupont 2DU DEVOIR DE S’ASSEOIR

par Bénédicte et Olivier

Trois semaines se sont écoulées depuis notre stage Ennéagramme, et ce n ‘est pas facile de résumer tout le bien dont on bénéficie Olivier et moi. Si la motivation première d’Olivier était de mieux comprendre ses collègues dans le cadre professionnel, pour ma part c’était vraiment de mieux me connaître et de cultiver au mieux nos relations familiales. Nous avons été exaucés au-delà de nos espérances.

Olivier a réellement ressenti un bien être au fond de lui, suite à cette session en se comprenant mieux et au niveau de notre couple, le retour en voiture a pu être le moment d’une communication plus ouverte, plus vraie, plus spontanée et cependant nous en avions fait auparavant des  devoirs de s’asseoir ! Mais l’Ennéagramme débloque sans aucun doute des «tiroirs fermés». Au niveau professionnel, il a gagné une bien plus grande confiance en lui.

De mon côté, enchantée d’avoir vécu ce stage. La découverte de mon type a éclairé bien des événements de ma vie. Cependant je regrette d’avoir trop lu sur l’Ennéagramme, car mes lectures m’ont plus orientée vers des erreurs. Évidemment pour moi, c’était bien plus rassurant de  me mettre dans un type avant le stage et de profiter de la formation pour m’y conforter. Quelle surprise de me rendre compte que je me connaissais si mal…

Un immense merci à vous qui ne désignez pas notre type mais qui savez  nous aiguiller patiemment pour que l’on se découvre soi-même. Un grand talent de pédagogue: vous nous accompagnez sans nous assener : toi tu es de type… C‘est là où je me suis rendu compte du côté indispensable de VIVRE ce stage et qu’aucun livre, aussi pertinent soit-il, ne pourra remplacer votre rôle d’animateur, au sens littéral : donner de l’âme à. Évidemment votre bienveillance, humour, talent participent à la réussite de la formation.

Il y aurait certainement des tas de choses à ajouter : la beauté de tous les types, la capacité de mieux comprendre les autres aussi différents soient-ils… Ah oui j’allais oublier que le stage s’appelait Ennéagramme et gastronomie : Les perles de foie gras laquées aux framboises et ses pommes fondantes… sublimes !

Je crois que je garderai cette image de l’Ennéagramme qui est comparable à une clé qui ouvre, non pas la boîte de Pandore, mais un immense trésor : soi !

 

Une expérience de miséricorde

ElisabethUNE EXPÉRIENCE DE MISÉRICORDE

par Elisabeth
de base 6

De retour chez moi, il m’est impossible de ne pas prendre le clavier pour vous remercier, même si ce mot me semble bien pauvre face à la foudre bienfaisante qui m’a transpercée ce week-end.

Je venais emplie d’attentes, sans savoir bien les nommer, mais poussée par ma voix intérieure qui me disait inlassablement, « vas-y et n’aie pas peur. »

Votre regard, votre accueil, la puissance et la lumière qui se dégagent de vous deux, individuellement et en couple, ont dès le vendredi soir fait tomber les quelques pierres qui continuaient à vouloir ériger un mur de distance entre ce que je voulais vivre en profondeur et ce que je ne pouvais m’empêcher d’intellectualiser.

Me découvrir en base 6 a été bien douloureux par la mise en exergue d’un excès qui me fait horreur, la lâcheté, et d’un soulagement intense dans les heures qui ont suivi en me sentant dépouillée de toutes les écorces que je m’étais forgées depuis quelques années en endossant tour à tour les différentes facettes des bases qui me plaisaient et me donnaient le sentiment de survivre.

Quelle expérience de miséricorde ai-je vécu à vos côtés ce week-end en sentant la flèche de l’amour de Dieu me dire, pendant les dernières minutes : « relève-toi, tu as un talent merveilleux, le courage. »

Et j’adore ce courage. Une qualité de Viking ! Si les autres talents viennent naturellement en cultivant celui dont nous sommes dotés, je trouve alors que le chemin vers le sommet est merveilleux et plus léger.

Une belle quête m’attend dans les prochaines semaines, les prochains mois, que dis-je les prochaines années: faire fructifier ce talent au service du monde d’ici-bas, avec enthousiasme et joie profonde, en mettant mes pas dans Celui qui ne nous trahit jamais. Un parcours sportif spirituel de toute beauté.

Je vous embrasse de tout cœur avec une émotion profonde et une immense gratitude.