Archives de l’auteur : Valérie Maillot

Ré-épousé !

19424219_10155523243617948_7139740547238505122_nRÉ-ÉPOUSÉ !
par Anne
de base 6

Ce n’est pas sans appréhension que je suis arrivée à la session ennéagramme, était-ce une bonne idée me disais-je après avoir été très motivée, avoir hésité puis m’être lancée.

Mais pourquoi ce doute persistait-il en moi telle une petite voix ?

La réponse je l’eus dès le lendemain. Car telle ne fut pas ma surprise lorsque au fil du stage je compris où je me situais au niveau de ma base. Ce fut comme une révélation, un voile se levait, mes doutes, mes angoisses, mes questionnements… c’était lumineux. 

J’étais là…. Mais je comprenais également mieux pourquoi je me posais tant de questions de foi sur des sujets qui pourraient paraître tellement banals pour des gens croyants.

Donc plus de doute et ça c’est sûr, cette étude de la connaissance de soi va me permettre de mieux me comprendre et d’accepter ces doutes continuels. Elle va aussi me permettre d’avancer avec courage toujours à la lumière de l’Esprit Saint qui éclaire les esprits en proie au questionnement.

Un autre point important pour cette session, j’avais fortement engagé mon époux qu’on y  aille ensemble. Je puis dire que cela fut au-delà de nos attentes. Sa base + la mienne mais quelle complémentarité, je prends encore plus conscience de la fortune que j’ai d’avoir épousé cet homme. Deo Gratias !

Profond et simple

P1050493PROFOND ET SIMPLE

par Pascal
de base 6

Un petit bonjour depuis samedi soir pour vous redire simplement combien j’ai été enthousiasmé par ce stage (je ne vais pas me répéter) mais c’était vraiment bien: beaucoup de profondeur tout en restant simple , de bienveillance dans le groupe et de complicité entre vous deux.

J’avais un peu d’appréhension quant à la méthode orale car j’ai plus tendance à la fréquentation des livres mais en jouant le jeu des exercices, de l’émulation du groupe , des échanges, cela n’a fait que confirmé ce que je mes proches et mes lectures avaient indiqué (il est vrai que je ne venais pas sans biscuit ayant assidûment fréquenté votre site et lu pas mal de bouquins…)

Maintenant , il faut exploiter les pistes que vous nous avez données afin que cela porte du fruit et pour moi réopérer une redescende de la tête pour vivre les émotions et  vivre pleinement dans le corps.

Un grand merci à vous deux… bonjour au groupe. Je me permets de vous embrasser, surtout Valérie (ce que je n’ai pas osé samedi: ah! la spontanéité cela n’est pas trop mon truc!).

Au fait, j’aime beaucoup vos articles sur les personnages historiques, les personnages d’actualité et les analyses de film: peut être bientôt des sportifs ?

 

 

Brutus ennéattoz

downloadBRUTUS ENNEATOZ
par Sébastien
de base 8
Sébastien nous parle de lui, de son expérience du Vittoz à travers le cycle FOVEA, puis d’un stage de connaissance de soi via l’Ennéagramme.
Portrait de choc et de charme où l’articulation du Vittoz, de l’Ennéagramme et de la vie spirituelle prend corps.

Je suis un lion, j’ai la force physique, le mental d’un gagnant. Je sais ce qu’ils sont, je les méprise ou je les comprends, quand je suis bien, je suis facile à vivre. Rien ne m’arrête, rien ne m’est impossible.

J’aime le soleil et la pluie, le froid et le chaud, je suis gentil mais je peux être méchant, je rugis souvent, j’aime les miens, rien n’est trop beau pour eux, et pourtant je ne leur suis pas très agréable à vivre tout le temps… Le farniente et l’observation sont aussi miens, mieux voir pour mieux dominer, comprendre pour maîtriser, savoir pour expliquer : je suis.

Je suis sociable, le monde me plait mais je choisis mes amitiés. Faut-il encore que dans ce monde les enjeux soient ceux qui me motivent. La maigre pitance, la carcasse sèche, le blabla ne m’intéressent pas. J’aime la vie, dans ses extravagances et ses excès, la course dans la savane sèche, le corps à corps sanglant et sans merci… L’acier froid et le rugueux du béton, la veine du bois, l’ombre et la lumière sont de mon monde…. Rien, rien ne m’arrêtera. Pour eux, ou pour moi. Ou pour Toi qui Es, aussi.

Janvier 2017, démarrage d’un groupe Vittoz : 8 séances de deux heures en petit groupe, pour réapprendre à vivre pleinement l’instant.

Un soir d’hiver, humide et froid, une baie coulissante, un feu crépite, je suis seul, je suis le premier : « que fais-je ici ? » Les autres arrivent, étonnants, étrangers, presque hostiles. « Calme, Brutus, ils sont là, comme toi ». Retour sur les sensations, écoute ton corps, le croquant du biscuit, le doux et le rugueux, ta respiration calme et puissante, fin des tensions, une vieille douleur au dos, des parfums, l’eau qui coule, l’armoire sombre et mystérieuse, un escalier sans issue… « Reviendras-tu ce soir, le veux-tu, le veux-tu vraiment ? » Se sentir vivant, des parfums, une joue douce, un regard  profond,  la futilité d’une sensation, des souvenirs qui reviennent : la honte d’un échec ou la jouissance d’un moment. « Oui, je reviens ». La mécanique de la tête, la posture du corps, une gymnastique intégrale, se sentir bien dans des moments ridicules, un théâtre de gestes pour un retour aux sensations, je suis là, et que là.

Mai 2017, session d’initiation à l’Ennéagramme : deux jours au Centre spirituel des Carmes d’Avon pour mieux se connaitre et mieux comprendre les autres.

Salle lumineuse, François et Valérie : ceux-là, c’est simple : ils sont un peu moi, je suis un peu eux. Puis les autres : une dominante incomprise, une pipelette futile, une calme en colère, un réfléchi plein de questions, une douce pleine de vie, des yeux bleus, des yeux verts, des parfums, des corps tièdes, de l’amour et de la tristesse, des questions et des affirmations… deux jours à perdre, et il fait beau dehors.

Je suis moi, ils sont eux, on se parle on s’explique, c’est beau comme une rivière qui coule, l’eau n’est jamais la même mais on a les même rives, les mêmes paysages. De lion, je me sens renard, le vaniteux et l’aiguilleur sont là, j’apprends de l’aviateur et du serpent, le roi et le marchand se parlent, l’astronome Turc et le buveur m’expliquent ce que je suis sans me le dire…

Je suis un lion, j’ai la force d’un gagnant et le mental d’un physique. Je sais presque ce que je suis, ils sont ceux qu’ils sont. Je les aime, je ne les comprends pas toujours, quand je suis bien, je suis facile à vivre.

Toi, tu m’as arrêté, rien ne T’es impossible.

Brutus Ennéattoz, roi des bêtes, ami des hommes et de l’Homme

31 05 2017

Au-delà de nos différences

12718312_10153793120528283_8428888133103720731_nAU-DELÀ DE NOS DIFFÉRENCES
par Franck

Merci pour ces deux jours très enrichissants humainement et émotionnellement parlant.

J’ai découvert l’ennéagramme puis ma base (3) et même si je n’ai pas senti de changement radical en ce qui me concerne, une meilleure grille de lecture des personnalités me permet d’aborder différemment et mieux l’autre.

N’étant de surcroît pas catholique, voire plutôt athée (mais surtout pudique et discret sur mes convictions et ma foi) et provocateur sur le sujet, je reconnais avoir été très agréablement surpris par cette bienveillance ambiante et cette générosité de l’âme.

Le groupe était très hétéroclite, chaleureux, et quelques-uns sont venus me voir à la fin pour me remercier de m’être livré, et ce sentiment de fraternité et de sincérité dans les rapports au-delà de nos différences apparentes a été au fond ce qui m’a le plus touché.

Ce qui m’a valu un retour d’ennéagramme rempli d’émotions difficiles à contrôler… merci à Elisabeth et ses frères d’avoir été là.

Cultivez votre cerveau !

JardinierCULTIVEZ VOTRE CERVEAU !

La méthode Vittoz repose notamment sur le principe de la neuroplasticité du cerveau, c’est-à-dire sur sa capacité à créer de nouveaux circuits neuronaux sur la base de répétition d’exercices, générant de nouvelles habitudes. Eclairage sur le fonctionnement de notre cerveau, notre meilleur allié en matière de liberté intérieure.

Il y a un vieux dicton en neuroscience qui dit : Les neurones qui s’activent ensemble se connectent. Cela signifie que plus vous utilisez un neuro-circuit dans votre cerveau, plus ce circuit devient fort. Un autre dicton nous dit que : La pratique vous rend parfaits. Plus vous pratiquez le piano, ou parlez une langue, ou pratiquez autre chose, plus ces circuits se renforcent. Les scientifiques le savent depuis des années. Cependant, de nos jours les chercheurs apprennent une autre partie de la vérité : ce qui est important pour apprendre quelque chose, plus important encore que la pratique, c’est de désapprendre, ou de briser les connexions neuronales anciennes. C’est ce qu’on appelle élagage synaptique.

aHR0cDovL3d3dy5saXZlc2NpZW5jZS5jb20vaW1hZ2VzL2kvMDAwLzA4Ni8zNjMvb3JpZ2luYWwvYnJhaW4tc3luYXBzZS5qcGVnVoilà comment cela fonctionne : Imaginez que votre cerveau est un jardin, sauf qu’au lieu d’y faire pousser des fleurs, des fruits et des légumes, vous développez des connexions synaptiques entre les neurones. Ce sont les connexions que les neurotransmetteurs comme la dopamine, la sérotonine et d’autres utilisent. Les cellules gliales sont les jardiniers de votre cerveau – ils agissent pour accélérer les signaux entre certains neurones. Mais il y a d’autres cellules gliales qui enlèvent les détritus, arrachent les mauvaises herbes, tuent les parasites, ratissent les feuilles mortes. Les jardiniers d’élagage de votre cerveau sont appelés cellules micro gliales. Elles taillent vos connexions synaptiques.

La question est… comment savent-elles ce qu’il faut élaguer ? Les chercheurs commencent tout juste à démêler ce mystère, mais ce qu’ils savent, c’est que les connexions synaptiques qui s’utilisent moins souvent sont marquées par une protéine, C1q (ainsi que d’autres). Lorsque les cellules micro gliales détectent cette protéine, elles se lient à celle-ci et détruisent, ou taillent la synapse. C’est ainsi que votre cerveau crée de l’espace physique, pour que vous puissiez construire de nouvelles connexions plus fortes, afin d’en apprendre davantage.

C’est pourquoi le sommeil est si important. Avez-vous déjà ressenti que votre cerveau est trop plein, généralement quand vous apprenez quelque chose de nouveau ou au moment de commencer un nouvel emploi ou un nouveau passe-temps ? Eh bien, c’est probablement ce qui arrive, votre cerveau est trop plein. Lorsque vous apprenez beaucoup de choses nouvelles, votre cerveau construit des connexions, mais elles sont inefficaces. Votre cerveau a besoin d’élaguer beaucoup de connexions et de construire des voies plus simplifiées et efficaces. Il le fait quand nous dormons. Lorsque vous dormez, vos cellules cérébrales se rétrécissent jusqu’à 60%, pour créer de l’espace pour vos jardiniers gliaux qui emporteront les déchets. C’est ainsi qu’ils taillent les synapses. Vous êtes-vous déjà réveillé après une bonne nuit de repos et avoir pu réfléchir clairement et rapidement ? Vous en connaissez maintenant la raison. C’est comme si vous faisiez une défragmentation dans votre ordinateur. C’est pour cette raison que les siestes sont si bénéfiques pour vos capacités cognitives. Une sieste de 10 ou 20 minutes donne à vos jardiniers la chance d’entrer en scène, de dégager quelques connexions inutilisées et de laisser de l’espace pour en faire de nouveaux. Penser avec un cerveau privé de sommeil c’est comme si vous tentiez de vous frayer un chemin dans la jungle, avec une machette. C’est un travail lent et épuisant. Penser avec un cerveau bien reposé c’est comme d’errer tranquillement dans Central Park; les chemins sont dégagés et se connectent à différents endroits, les arbres sont là où ils devraient être et vous pouvez voir loin devant vous. C’est revigorant.

Voici comment vous pouvez contrôler ce qui est supprimé dans votre cerveau : ce sont les connexions synaptiques que vous n’utilisez pas qui sont marquées pour le recyclage. Celles que vous utilisez sont celles qui sont arrosés et oxygénés.

Soyez donc conscient de ce que vous pensez.

Si vous passez trop de temps à lire des théories sur la fin de Game of Thrones  et très peu sur votre travail, devinez quelles synapses seront marquées pour le recyclage ? Si vous êtes en conflit avec un compagnon de travail et que vous vous concentrez sur la façon de vous venger, au lieu de vous consacrer à votre super projet, vous engendrerez une superstar synaptique concentrée sur la vengeance, mais vos pensées ne seront pas novatrices.

Ce sur quoi vous vous concentrez l’emporte ! Vous modelez, littéralement, votre propre esprit en choisissant ce sur quoi vous portez votre attention.

Bien sûr, vous pouvez difficilement contrôler ce qui vous arrive tout au long de la journée, mais vous pouvez contrôler son impact sur vous. Pour être plus précis, vous pouvez choisir ce qui vous affecte et construire vos propres connexions neuronales. Au lieu de vous concentrer sur les choses qui vous empêchent d’avancer, vous pouvez vous concentrer sur des choses qui font de vous un meilleur être humain. Au lieu d’imaginer des scénarios qui ne se produiront probablement jamais, méditez. Nettoyez votre esprit. Concentrez votre esprit sur le maintenant et utilisez votre énergie mentale pour des choses profitables.

C’est vraiment un jeu de stratégie. Vous avez besoin d’utiliser intelligemment votre esprit. Résistez à la tentation de penser à des choses qui ne vous sont pas profitables. Afin de supprimer quelque chose, vous n’avez, tout simplement, qu’à arrêter d’y penser. Même lorsque vous y êtes rappelé, changez la direction de votre attention. Tôt ou tard, ce sera sélectionné pour le recyclage.

Sources: http://www.fastcompany.com/3059634/your-most-productive-self/your-brain-has-a-delete-button-heres-how-to-use-it
Copyright les Hathor © Elishean/2009-2017/ elishean au féminin 
http://www.elishean-aufeminin.com

Métaphore de la base 4

LA BREBIS ÉGARÉEFullSizeRender
Par Marie-Astrid

de base 4 en social

Je suis la brebis égarée… La plus petite, la toute dernière. Je suis du troupeau mais je n’en suis pas. Unique parmi mes semblables, mes sœurs sont mon miroir. Mouton noir, perle rare, je me dois d’être à leurs yeux, trouver ma place pour prendre vie. Je suis au milieu d’elles à jamais chez moi et pour toujours étrangère.

Marcher, avancer, traverser les forêts sombres et les verts pâturages, voir le printemps surtout, j’ai soif de toute beauté. Je chéris cette création que je contemple, constante splendeur, vie et mort et vie de nouveau. Je suis ancrée dans le temps, le rythme envoûtant des nuits et des jours qui se succèdent. Chacun de mes pas me rappelle le précédent et m’entraîne vers le suivant. Moi qui la vois, qui la perçoit si fort et qui en vis, je dois au troupeau de lui donner la beauté. Voilà, peut-être, ma place, ma légitimité et mon seul recours: révéler cette réalité qui m’enchante, laisser passer la lumière à peine teintée des couleurs de mon vitrail.

Je ressens pourtant un tel ennui! Elles ne me comprennent pas, ces autres brebis, elles ne saisissent ni la violence des contraires ni la profondeur du puits. Toutes dramatiquement semblables, mornes et uniformes. À la superficie d’elles-mêmes, elles me forcent à survivre; et je m’épuise à puiser ailleurs ce qui peut masquer, meubler, m’illusionner… La tristesse m’envahit, le désespoir me gagne car il est ce manque que rien ne comble, cette quête qu’aucune ne comprend. Atteindrais-je ma terre promise, mon éternel printemps? Où se trouve la beauté qui ne fane pas et pourtant sans cesse se renouvelle? Qui entendra mon cri…

La monotonie me recouvre, ce gris troupeau, la médiocrité du pareil. Le vide m’oppresse. Je pourrais tout, mais pas rien! Les ténèbres d’une infinie tristesse m’enivrent, et j’oublie d’avancer, je m’arrête; le troupeau s’éloigne et je sais le danger, car ma solitude est ma
plus grande douleur. Je répands mon sang dans mes larmes. Je le contemple un peu, de plus loin, suis tentée et je m’abandonne moi-même… quel qu’en soit le prix, me sentir vivre…

CRD5lltWoAAMuHkC’est alors que je l’aperçois! J’en doute, je rêve? Sa haute silhouette se dessine et s’approche doucement, vient de la lumière, Il est la lumière. Vient-il pour moi? Mon cœur bondit, mes pattes faiblissent. Il s’approche, Son visage sublime rayonne d’un amour infini… Il irradie, me sourit. Je suis agonie, je voudrais m’avancer mais je me découvre si noire et sale, soudain si laide! Je crois mourir d’indignité. Il ne peut m’aimer. Je m’effondre… et au fond de ma faiblesse il se penche et me caresse et me prend sur son cœur ; enfin je vis! Je n’étais pas et je deviens aujourd’hui. Les battements de mon cœur, cris dans le vide, sordide mécanique, soudain trouvent leur sens… simple écho de la source, si faible réponse à l’infini.

Il me ramène, portée sur son cœur. Je comprends que les quatre-vingt-dix-neuf autres sont restées seules car il m’a préférée,  infiniment, moi la perdue, la toute faible, plus précieuse à ses yeux qu’elles toutes rassemblées. Moins aimable et plus indigne, je suis désormais et pour toujours la blanche, l’éclatante, la toute belle; celle qu’il a lui même daigné laver, purifier d’un simple regard, brasier d’amour.

Métaphore de l’émotion

Created with Nokia Smart Cam

Created with Nokia Smart Cam

QUAND L’ÉMOTION FRAPPE A TA PORTE
Métaphore de l’émotion
par France
au retour du Module 4 de l’Ennéagramme sur les émotions

L’as-tu déjà vraiment rencontrée l’étrange dame qui vit à la porte de chez toi ? Et qui entre quelquefois ? Tu sais bien celle dont je veux parler, celle dont tu as tendance à te protéger, celle que peu finalement, accueillent en pure simplicité. Il est vrai qu’elle est déconcertante, inconvenante, sous ses multiples visages, ses mille et une manières et ses plus surprenantes apparences.

Tu le sais déjà, mais je te le redis une fois. Elle n’a pas d’heure. Elle se présente chez toi à l’improviste, de jour, de nuit, matin ou soir, par tous les temps et en tout lieu. Habillée de tendresse ou trempée de larmes, revêtue de beauté ou froquée d’habits sales, fulminante ou caressante, paisible ou tonitruante, elle est feu, elle est flamme, elle est vague, elle est vent, étincelle ou bien volcan. Elle est source ou océan, jaillissante ou déferlante, elle est lac, elle est pluie, elle est vigueur pour bâtir ou force pour anéantir. Elle est taureau vigoureux ou fine gazelle, lionne rugissante ou coquine sauterelle, rhinocéros enragé ou léger papillon, truie qui se vautre ou tendre marmotte. Elle frappe à ta porte….

Ouvriras-tu ? La laisseras-tu longtemps seule sur le palier dehors, au risque de la voir frapper plus fort ?… Tu hésites ?… Tu n’as pas le temps ? … Tu prétextes quelques autres affaires, plus sérieuses, plus sûres, moins aléatoires… Tu cherches un exutoire…

Elle frappe encore, doucement… fortement, énergiquement ! Par la fenêtre, tu risques un regard, tu tends une oreille. Elle crie, elle supplie, elle pleure, elle enrage, elle chante, elle rit, elle vomit, elle hurle, elle frappe, tambourine… Vue d’ici, de la terrasse de ta chambre haute, tu la crois tout simplement folle.

Mais voilà-t-il pas qu’elle entre ! Non mais quel culot, sans permission, sans autorisation, elle prend toute la place, dévaste, inonde, brûle, détruit, attendrit, envahit, adoucit, étreint, réjouit… Tu ne sais pas, tu ne sais plus ! Elle a gagné, tu es submergé…

Alors la prochaine fois, quitte ta tour de contrôle, descends à sa rencontre, ouvre-lui ta porte, avant qu’elle ne s’emporte, accueille là, telle qu’elle se présente à toi. Ne cherche pas à l’embobiner ou à lui imposer ta façon de voir, ta façon de faire. Toi, laisse-toi faire! Consens à sa surprise, au rayonnement de son être. Regarde-la, écoute-la, sens-la, touche-la, goûte-la. Laisse-toi surprendre, conduire par ses chemins. Fais connaissance, apprivoise ton amie. Car en réalité, oui cette étrange dame est bel et bien ton amie, une amie fidèle, franche, lucide… Cette apparente folle étrangère n’est pour toi qu’une humble messagère.

Elle vient te révéler ce pour quoi tu es fait, ce pour quoi tu es. Quel que soit son visage du moment et ses bizarres accoutrements, ses intrusions passagères, elle te livrera toujours, à condition que tu l’écoutes, un message pour la route. De mille manières, elle te fera comprendre ce qui te dérange, te bouscule, t’agace, t’égare, te dégoûte ou t’attire, te réjouis ou t’attriste, te donne envie de fuir ou d’approcher… et ainsi tu sauras… Tu sauras enfin… Tu sauras qu’il est vrai ton rêve le plus fou, celui qui de tout temps est inscrit au plus profond de toi. Tu es créé pour être, pour vivre et demeurer, dans la joie, dans la paix, dans l’amour, et ce, pour l’éternité. Laisse-toi faire, consens à sa venue, accueille cette souveraine inconnue et alors, comme le sel se dissout et donne saveur aux aliments, elle se fondra dans ta vie tout simplement et manifestera ta splendeur inlassablement.

Un nouveau regard

UN NOUVEAU REGARD
Par LucieIMGP9048

Un immense merci pour toute l’énergie et le temps que vous nous avez consacré, lors de ces deux jours journées de formation.

Formation lumineuse qui est un tremplin magnifique dans le chemin de la connaissance de soi et qui donne envie de poursuivre sur cette voie.

Je suis sortie de ces deux journées avec un nouveau regard sur moi-même et plus les jours passent, plus je prends conscience de toute la portée de votre enseignement.

C’est apaisant de connaitre son port d’attache et motivant de savoir qu’il existe de nombreuses clés pour progresser.

 

 

Malick et la base 4 en survie

4ddce54a63c72-terrencemalicknegotiatingtostartshootinginm260x307jpegTERRENCE MALICK
Un archétype de base 4 en survie*
par François

Je ne connais pas personnellement Terrence Malick, mais son cinéma oui ! Depuis longtemps, pour moi, une hypothèse 4 en survie se dégage de ses films. La très belle analyse en images de Frédéric Bas pour Blow-up sur l’histoire du cinéaste (https://www.youtube.com/watch?v=wjLKG8tNtOw), me renforce dans cette hypothèse.

De tous les cinéastes majeurs de notre temps, Malick est peut-être le moins cérébral, le moins rationnel, celui qui défit toutes les logiques, mais aussi un de ceux qui procurent les émotions les plus fortes. Sans doute est-ce un de ceux dont l’œuvre est la plus symbolique, où chaque plan est gorgé de sens, où le montage, par ses ellipses ou ses fulgurants rapprochements, dit ce que la parole ne saurait exprimer et ce que le plan lui-même ne saurait épuiser. Les personnes de base 4 aiment le symbole, sans doute parce qu’il leur permet d’exprimer une profondeur d’émotion que le langage rationnel ne saurait atteindre sans la dégrader.

Autre caractéristique du cinéma de Malick : la beauté formelle. Celui qui ne réalisa que trois films en 25 ans, cinq en 38 ans avant d’accélérer le rythme en 2011, attache plus que tout autre une importance essentielle à la beauté de chaque plan, à celle de la photo, sans parler du rythme du montage et de la musique. Tordons le cou définitivement à une idée reçue : tous les artistes ne sont pas 4 ! Il y a tant de 5 ou de 6 notamment qui sont de formidables écrivains, musiciens ou cinéastes ! Mais, en 4, le sens du beau et de son harmonie ont une place vitale parce qu’il s’agit de sublimer une réalité qui serait autrement invivable. Là où le 5 ira l’expliquer – y compris par l’art, et le 6 la provoquer. Ce sens de la beauté n’a évidemment rien à voir avec la joliesse ou toute sorte de mièvrerie esthétique (même si, pour des raisons éducatives et culturelles, un 4 peut aussi y succomber). Au contraire, il s’agit le plus souvent d’un rapport radical à la beauté du monde, par exemple, ainsi que le montre l’auteur de cette belle analyse, dans l’emploi d’un raccord radical qui fait naître d’un choc extrême, une beauté insoupçonnée, comme dans Tree of life (il y a ici quelque chose qui se passe entre le 4 et le 5, et qu’on retrouve chez Kubrick, vraisemblable représentant de la base 5).

On retrouve chez Malick un rapport très particulier à l’histoire. Non pas d’interrogation entre admiration et soupçon, fidélité et rupture comme en 6, mais dans ce que l’auteur de cette analyse appelle un « rapport mélodique à l’histoire » où « le passé est une matière sensible ». Il y a chez Malick une problématique du temps retrouvé (comme chez Proust), une notion du paradis perdu, une quête d’un retour aux origines qui est consubstantiel à la base 4. Il s’agit de retrouver un idéal impossible à atteindre, dont la quête est le seul moteur qui permet d’avancer, mais dont la certitude de ne jamais l’atteindre crée un manque, une envie. C’est le soldat qui regarde les autochtones dans leur vie simple et joyeuse avec envie au début de La Ligne rouge. Chez Malick, le paradis est la condition première de l’homme, mais il en est expulsé : d’où ce manque existentiel qui n’est ni la peur du 6, ni le vide du 5, mais un manque à la fois destructeur et constructeur, essentiel à la création artistique et pourtant douloureux et tragique. Face à ce manque, il n’y a plus comme possibilité que la catastrophe : la violence, la révolte des éléments, la guerre, le crime, et quand la catastrophe a eu lieu, il reste la mélancolie, basse continue et fixation du centre mental des personnes de base 4.

Les films de Malick nous donnent aussi à voir une problématique en survie. La nature est omniprésente chez lui. Le fleuve est un lieu source dont tout découle ; la forêt est pleine de mystères, menace ou refuge ; l’arbre, qu’il soit planté par le père en symbole de vie, ou qu’il se projette vers le ciel en contre-plongée, est le symbole de la respiration du monde entre le créateur et sa créature. Il semblerait bien que nous soyons ici en sous-type survie, au cœur d’une problématique 4. Les GI’s dans La Ligne rouge font une vraie rencontre avec la jungle. Partout, chez Malick, l’amour prend ses racines dans la nature bienveillante où les corps peuvent être libres dans la nature jusqu’à ce que la civilisation y mette fin.

Le sous-type survie donne au 4 un ancrage et un sens du concret que l’on ne retrouve pas dans les deux autres sous-types. Le mot que l’ennéagramme lui rattache est celui d’intrépidité. Il suffit de connaître un peu l’histoire de Malick pour y rattacher cette manière de filmer des heures de pellicules sans savoir ce qui restera dans le film, de tout réinventer au montage, de recruter des stars qui auront la mauvaise surprise de se retrouver trois petites minutes dans le film abouti… Le sous-type survie donne aussi au 4 émotionnel une qualité corporelle, une incarnation assez rare. Parfois, les images de Malick, sans paroles, donnent à voir le pur langage du corps, mais immédiatement, par le plan, la photo, la musique, le montage, sublimé en émotions.

Qui est l’homme Terrence Malick si discret et caché qu’une aile 5 en cas d’hypothèse 4 serait assez probable ? On ne saurait évidemment le conjecturer. Mais son cinéma mérite d’être archétypal de ce que les 4 en survie apportent au monde, dans un registre émotionnel d’une profondeur qui leur est propre, conjugué à un ancrage très survie dans la nature et dans les corps: une alchimie douce-amère, explosive et unique, qui fait tout son génie et tout son charme…

* L’archétype est un représentant connu et supposé d’un type de l’ennéagramme, l’hypothèse reposant sur des éléments caractéristiques de sa vie ou de son oeuvre. 

Saint Louis et la base 1

saint-louisSAINT LOUIS
Un archétype* de base 1

Il est le modèle du monarque saint et droit et l’image d’Epinal nous le montre rendant la justice sous un chêne à Vincennes. Saint Louis, roi à la morale rigoureuse, sobre jusqu’à l’austérité, appelle assez naturellement l’hypothèse de cette base 1 de l’ennéagramme qui, ne l’oublions pas, forme avec la base 4 et la base 7 la triade des idéalistes.

Rien n’est jamais trop bien fait ni trop élevé pour une personne de base 1 qui poursuit un idéal de perfection, comme celles de bases 4 recherchent l’absolu et celles de base 7 le plaisir: de manière insatiable et, du coup, toujours insatisfaite. Un exemple: sa volonté de rendre à l’Angleterre certaines terres qu’il aurait pu garder suite à ses victoires guerrières. Par son attitude, saint Louis se veut toujours exemplaire.

Il dérange dans l’univers de la cour. Il mange sobrement, ne boit presque pas, s’habille de manière simple et s’il n’y avait un rang royal à tenir pour l’honneur de la couronne, il vivrait pauvrement à la manière franciscaine. Il y a là une ascèse familière à la base 1, un respect aussi des règles de l’Eglise : il jeûne, peut assister à trois messes par jour, récite la liturgie des heures avec les moines. Parfois, cela peut l’amener jusqu’au scrupule: quand il visite un monastère, il demande à genoux aux moines de prier pour le salut de son âme. Comme s’il n’en faisait jamais assez.

Et pourtant, il ne se contente pas d’être un parfait chrétien: il gouverne et il réforme. Notamment les mœurs de son temps. Il interdit que ses représentants s’enrichissent dans l’exercice de leur mission. Il y a chez lui une intransigeance qui va jusqu’à l’excès. Il est terrible avec les blasphémateurs qu’il punit avec une sévérité extrême. On lui doit aussi le tristement célèbre port de la rouelle par les Juifs: d’ailleurs, en cela il n’innove pas mais il suit les consignes du concile de Latran. En base 1, on applique les règles à la lettre, et souvent de manière maximaliste.

Cette hypothèse de la base 1 ferait de saint Louis un représentant de la triade instinctive, avec la base 8 et la base 9: le corps est premier. Ce qui ne signifie pas qu’il fût dépourvu de cœur et de raison, loin s’en faut, mais c’est par le corps d’abord et à travers des gestes concrets qu’il entend agir sur le monde. Il lave les pieds des pauvres à genoux, à l’exemple du Christ. Il aime s’asseoir à même le sol pour écouter une méditation et vénère les reliques. Il porte un morceau de silice en carême, bien que, sur ordre de son confesseur auquel il obéit, il se limite car ce n’est pas l’usage pour un roi. L’action est première chez lui. Pour preuve les Croisades: il y passe la moitié de son règne, ce qui pour un roi est peu sensé (il est vrai cependant qu’il trouve en sa mère Blanche de Castille une régente parfaitement fiable). Saint Louis agit et il agit de la manière la plus parfaite qui soit.

C’est de cette intelligence corporelle que pourraient venir son apparence souvent paisible et cette puissance tranquille. Pourtant, tapie au cœur de la base 1, le secret de l’énergie est bien la même colère qu’en base 8. Regardons comme il sait s’opposer aux tentatives d’ingérence de la papauté dans ses affaires temporelles: il s’y oppose avec force. La grande différence avec la base 8, c’est que chez saint Louis cette colère est rentrée, elle ne s’exprime que très rarement car se mettre en colère ne se fait pas… d’où une indignation permanente qui lui fait vomir blasphémateurs, voleurs et surtout ceux qui oppriment les faibles. La plupart du temps, rien n’apparaît et il pourrait manquer de spontanéité car il a une totale maîtrise de lui, qui fera d’ailleurs dire à son compagnon Joinville qu’il ne sait pas témoigner assez d’affection à sa femme.

Homme de devoir, amoureux de la simplicité et de la tâche quotidienne, sobre et humble, le cœur de la quête de Saint Louis est de participer – à sa mesure – à l’amélioration du monde, au risque de l’intransigeance et jusqu’à y laisser sa vie. Chaque personne de base 1 peut trouver en lui un modèle et un frère, avec les mêmes combats et les mêmes talents, dans leur ordre: c’est en cela que les archétypes peuvent être une lumière et un soutien. L’Eglise demande à tendre à toutes les vertus mais à ne pas imiter les saints. Serait-ce aussi qu’à prendre pour modèle un saint ou une sainte qui n’aurait pas les mêmes ressorts que nous, nous prendrions le risque du découragement?

Vous pouvez retrouver le portrait développé de Saint Louis et d’autres figures archétypales dans Les grandes figures catholiques de la France de François Huguenin, chez Perrin, 2016.

* L’archétype est un représentant connu et supposé d’un type de l’ennéagramme, l’hypothèse reposant sur des éléments caractéristiques de sa vie ou de son oeuvre.