UNE ARME ANTI-TOTALITAIRE
par Franck
Cette fin de semaine, stage sur l’ennéagramme, admirablement mené par Valérie et François Huguenin Maillot.
L’ennéagramme est une analyse de la structure de la personne humaine en 9 configurations. Il permet une approche fine de la psyché dans ses trois dimensions (corps, cœur et esprit).
Loin d’enfermer celle-ci dans des catégories réductrices, cette méthode permet, pas son humilité et sa finesse, d’en découvrir toute la complexité et toute la richesse.
Outil de connaissance de soi bien sûr, mais aussi de connaissance des autres, il m’est apparu durant cette session que l’ennéagramme permettait de répondre à une question essentielle, celle de la parabole du bon Samaritain :
« Qui est mon prochain ? »
A cette question, le Christ a donné une réponse qui bouleversa et ravisa toutes les conceptions communément admises. Le prochain n’est pas celui qui est proche de moi (ou que je crois semblable à moi), mais celui dont je me fais proche et dont je prends soin.
Or comment se faire proche de l’autre sans se connaître soi-même? Et sans chercher à le connaître lui, tel qu’il est et non tel que me le représentent mes préjugés ou mon imaginaire?
L’ennéagramme permet de culbuter ces préjugés et cet imaginaire.
Par ailleurs, c’est une excellente arme anti-totalitaire.
Je m’explique :
Si l’on considère la plus belle parole jamais proférée dans l’histoire des hommes :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même! »
Tout le monde est généralement d’accord sur ce programme…
Mais, nous avons tendance à aimer notre prochain… sauf (sauf untel, sauf ceux-ci, sauf ceux-là, etc.)
A partir du moment où j’exclus du champ du prochain ne serait-ce qu’un seul être, j’entre dans un processus totalitaire parce que je décide moi-même de qui compose la totalité.
C’est cela le totalitarisme, c’est dire : mon prochain sauf…
Alors, concrètement, comment ne pas exclure? Sinon à en rester à de belles paroles pieuses?
Il m’est apparu clairement, durant ces deux jours, que l’ennéagramme était un bon moyen, pratique et réaliste, de ne plus dire sauf, ou de le dire moins.
Ce n’est pas le seul bien sûr, mais il est accessible et intéressant en ce qu’il offre la possibilité d’une confirmation de soi et de l’autre.