LE CACTUS EPIPHYLLUM
par Matthieu
de base 6
Dans le grand jardin du monde aux beautés si variées,
A côté des fleurs, arbres fruitiers et paysages en majesté ;
Me voici, toute petite plante qui semble sans intérêt,
Du moins c’est l’aspect que je me donne pour rester en paix !
Mes sœurs attirent en déployant leur radieux attirail,
Moi, on me réduit à n’être guère qu’un épouvantail.
Habillée de haillons et sous mes airs à en croire patibulaires,
Je garde toujours la distance et fuis les situations précaires.
J’impressionne, fais peur et pourtant je n’ai pas d’épines,
Mon apparence, certes rugueuse, est tout sauf anodine ;
C’est la vérité : je ne veux pas effrayer,
Mais je cherche avant tout la sécurité.
Sous mon vêtement rassurant et protecteur,
J’observe et scrute la végétation extérieure ;
Je relève tous les indices dans la nature environnante,
Qui me permettraient de ne plus me méfier et de faire confiance.
Par mon aspect je semble être repoussante,
Mais c’est bien involontaire car au fond je ne suis pas méchante.
Je suis juste extrêmement prudente et souvent inquiétée,
Car une fois dévoilé mon Cœur peut être volé.
Ne me livrant jamais à une personne inconnue,
Je préfère la nuit, le silence venu ;
L’obscurité cachant alors tous les dangers,
Je baisse le voile et me révèle aux privilégiés.
Je suis un petit cactus d’une espèce bien mystérieuse,
Je parais fort et courageux et pourtant je suis une plante un tantinet peureuse.
Si je suis peu reluisant c’est avant tout un faux-semblant,
Qui m’évite bien des désagréments …
Pour ceux qui m’approchent et en qui je vois des amis,
Je change d’ornements et les voilà surpris ;
Car ils ne voyaient que le déguisement,
Et à présent ils découvrent le diamant !
On me surnomme la belle de nuit ou encore fleur de lune,
Ma faiblesse étant toute ma fortune ;
Une fleur apparaît qu’empêchait la menace,
De s’ouvrir et de laisser échapper un parfum tenace.
Une fois tout analysé et le danger écarté,
Je laisse apercevoir pour mes nouveaux protégés,
Un spectacle rare d’une somptuosité insoupçonnée,
Illuminant la voûte céleste d’une immense clarté.
Mais la lumière revenant c’est la fin de l’enchantement,
Je disparais aussitôt que le risque se fait plus grand.
Une simple alerte et je referme le coffret,
Et ne peux m’empêcher à nouveau d’être aux aguets.
Je garde précieusement mon trésor attendant le jour où,
Sous la nuit étoilée une nouvelle créature brisera le verrou,
Et saura trouver la clé de cette tour bien gardée … mais qui n’attendait que ce moment,
Pour se livrer tout simplement !